LES VIRTUOSES,
L'ANTI-GERMINAL BRITANNIQUE
SYNOPSIS
L'histoire des membres de la fanfare d'une petite ville miniere, Grimlet, dont le chef Danny reve de participer aux finales du championnat national des fanfares au Royal Albert Hall. Les virtuoses de la fanfare de Grimley joueront-ils a Londres ? Et quand bien meme vivraient-ils une journee de gloire passagere, quelle medaille la Direction des charbonnages britanniques leur reserve-t-elle a leur retour ?
DÉTAILS SUR CE FILM
Date de sortie 25 juin 1997 (1h 47min)
De Mark Herman
Avec Pete Postlethwaite, Philip Jackson, Jim Carter plus
Genre Comédie dramatique
Nationalité britannique
CRITIQUES DU FILM
Ces épisodes évoqués dans Les Virtuoses furent le point culminant de longues luttes ouvrières dans le Yorkshire, berceau de la révolution industrielle britannique au xviiie siècle.
Après une année de grève dure en 1984-1985, les mineurs furent contraints de reprendre le travail jusqu'à la disparition progressive de leurs emplois. Mêlant de manière ludique drame et comédie sur fond de fanfare musicale, le film ne verse cependant pas dans la noirceur.
La fanfare vient ici jouer en contrepoint d'aspects sociaux douloureux (chômage, maladie, familles disloquées, précarité...). Le titre Brassed off signifie « en avoir ras le bol », mais fait également référence aux cuivres (brass) d'un orchestre. La musique, symbole de fraternité, vient structurer un tissu social et humain qui se délite.
En filmant au plus près cette micro-société, le réalisateur met en relief l'aspect tragique des destinées individuelles. Le montage alterné croise les itinéraires individuels et leurs destins collectifs, pour pointer les déterminismes. Sans la mine, la fanfare perd son sens.
La victoire finale garde un goût amer face à un groupe dépossédé de son outil de travail. La musique apparaît comme une parenthèse face à des enjeux plus profonds soulignés au générique final : « Depuis 1984, quarante mines ont fermé et 250 000 personnes ont perdu leur emploi. »
Mark Herman poursuit la tradition réaliste d'un certain cinéma britannique qui, dans les années 1930, mettait son esthétique au service d'une éthique. Cette tradition critique avait été incarnée par des documentaristes talentueux et soucieux d'authenticité (John Gierson, Robert Flaherty, Humphrey Jenning, Basil Wright...).
Le réalisateur Ken Loach perpétuera ce genre cinématographique après l'expérience sociale du free cinema des années 1950. Sa trilogie Raining stones (1993), Ladybird Ladybird (1994) et My name is Joe (1998) se fait ainsi l'écho des préoccupations sociales de ces temps modernes.
CULTURE JAI
(Union de la musique, de la peinture et de l'histoire)
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