Maria Bodin, vieille fermière roublarde et autoritaire de 87 ans, doit faire face à une nouvelle épreuve : son grand nigaud de fils, Christian 50 ans, a perdu le goût de la vie. Suivant l’avis du psychiatre, qui conseille le dépaysement, la mère Bodin se résigne donc à casser sa tirelire pour payer des vacances à son fils… en Thaïlande ! Quand la mère et le fils Bodin s’envolent, pour la première fois, à plus de dix mille kilomètres de leur terroir natal, le choc est énorme : hôtel club, touristes, plages de sable blanc et autres massages exotiques, ils n'ont clairement pas le mode d'emploi … pas simple de dépayser des paysans ! Les Bodin's s'embarquent alors dans un road-movie rocambolesque à travers tout le pays, avec pour seuls bagages leur audace, leur cœur et leur bon sens paysan.
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/ExYHQvcKfNI
DÉTAILS
17 novembre 2021 en salle / 1h 38min / Aventure, Comédie
De Frédéric Forestier
Avec Vincent Dubois, Jean-Christian Fraiscinet, Bella Boonsang
CRITIQUE
Dans la lignée et la verve de leurs précédents spectacles sur scène, comme Mère et fils, Bienvenue à la capitale et Grandeur nature, et des deux films jusque-là tournés Mariage chez les Bodin’s et Amélie au pays des Bodin’s, les deux acteurs Vincent Dubois (c’est Maria) et Jean-Christian Fraiscinet (c’est Christian) ainsi que leur réalisateur Frédéric Forestier s’en sont donnés à cœur joie pour imaginer une intrigue mouvementée, toute en rebondissements, avec ce qu’il faut de cascades, de courses-poursuites en scooter dans Bangkok et la jungle, de double salto en jet ski, etc.
Pour nos deux héros pris dans un tourbillon de gags, il importe de délivrer la belle Malee, prisonnière de l’affreux Ping et de sa bande de malfrats armés jusqu’aux dents. Parvenant à leurs fins, ils seront adoptés par toute une communauté villageoise, en pleine campagne, aux mœurs aussi simples que celles des habitants de leur village natal de Pouziou-les-Trois-Galoches. Là où ils sont de retour dans la dernière séquence du film, ensemble dans une barque sur un étang, dans la brume du petit matin, à pêcher la carpe, ou plutôt à tenter de le faire.
Ce nigaud de Christian multiplie les gaffes et sa mère, toujours irascible, lui remonte les bretelles de plus belle. C’est bon signe : après cette escapade en Asie, ils ont retrouvé tout ce qui fait leur vie !
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s'est fixé un but : faire le bien de ceux qui l'entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d'Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d'épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel, son voisin.
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/RMbFcxbLMrY
DÉTAILS
Long-métrage
Genre(s) : Fiction
Langue de tournage : Français
Origines : France, Allemagne
EOF : Oui
Nationalité : Majoritaire français (France, Allemagne)
Année de production : 2000
Sortie en France : 25/04/2001
Durée : 2 h
Etat d'avancement : Sorti
Numéro de visa : 98.481
Visa délivré le : 23/05/2001
Agrément : Oui
Formats de production : 35 mm
Type de couleur(s) : Couleur
Cadre : 1.66
Format son : Dolby SRD
CRITIQUE
Difficile aujourd’hui d’écrire sur Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001) sans devoir recontextualiser le film et évoquer les accueils critiques divers qu’il a reçus ainsi que l’une ou l’autre polémique qu’il a suscitée. Ce n’est pas vraiment le propos ni l’intérêt du présent texte, donc nous ne nous y attarderons pas.
Cependant, un simple regard rétrospectif sur quelques-unes des critiques de l'époque (pour la plupart élogieuses, il faut bien le dire) permet de se rendre compte que la grande majorité de ces critiques — et c’est également vrai pour les spectateurs, nombreux, qui se sont rendus en salles et ont participé à un bouche-à-oreille extrêmement positif — considérait le film comme « optimiste », « utopique », « joyeux », « charmant », ou encore bien d’autres qualificatifs issus du champ lexical du bonheur.
En gros, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain a été très largement perçu comme un « feel good movie ». Encore récemment, dans l’une des capsules publicitaires de Cinévox — visant à faire la promotion du cinéma belge —, à la question « dans quel film aimeriez-vous vivre ? », le réalisateur flamand Adil El Arbi répond Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain parce que, selon ses dires, « ça a l’air super, ce monde-là ».
À la vision du film aujourd’hui, et en essayant de s’extraire de tout a priori que ce soit — il faut tout de même rappeler ici qu’il se traîne grâce à un critique « engagé » des Inrocks une réputation de « film lepéniste » —, il apparaît comme une évidence que, s’il ne mérite certainement pas cette aura de soupçon qui règne autour de lui dans toute une frange de la cinéphilie, son autorité de « feel good movie », de film qui fait du bien, est tout aussi largement usurpée...
...Plus qu’un auteur qui livre sa vision du monde — laquelle pourrait dès lors être contestée par le champ de la critique, comme elle l’a donc été à la sortie du film —, Jeunet est plutôt un artisan minutieux pour lequel chaque détail compte, doublé d’un maniaque du rangement pour lequel chaque chose a sa place indiscutable.
Le cas psychologique du patient Jeunet s’ajoute donc à son propre cabinet. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un cabinet, qu’il soit de curiosités ou de médecine, dans lequel les personnages sont autant de « freaks », ou de « cas ». L’impression que laisse la fin du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain s’apparente d’ailleurs quelque peu au « twist » final du Cabinet du Dr. Caligari (Robert Wiene, 1920), lorsque le spectateur s’aperçoit que tous les personnages principaux se trouvent dans un asile et sont les patients du docteur.
Ici, le spectateur peut se rendre compte de cela par lui-même, et ainsi faire de cette constatation son propre twist final. Le film et son Paris recréé de toutes pièces par Jean-Pierre Jeunet ne forment au fond qu’un gigantesque asile de fous dans lequel déambulent des malades de toutes sortes, des cas types et répertoriés comme tels.
Difficile après cette prise de conscience d’encore considérer Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain comme un « feel good movie » ou comme un film « léger », puisqu’il s’agit en réalité et contre toute attente d’un portrait de groupe de névrosés en tous genres, prisonniers d’un monde factice qui les enferme dans des cases.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
"On est des gagne-misère, mais on n'est pas des peigne-culs", telle est la philosophie de Garris, homme simple, généreux et quelque peu poête qui vit au bord d'un étang avec son ami Riton, qui élève trois enfants turbulents issus de son second mariage. Riton, de temps en temps, noie son chagrin dans le vin rouge pour tenter d'oublier sa première femme et grand amour. Autour d'eux il y a également Amédée, un rêveur passionné de lecture, Pépé, un ancien du marais devenu riche et Tane, le conducteur du petit train local. Un jour, Garris rencontre une jeune femme, Marie...
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/JCevDbOYyT4
DÉTAILS
Bande-annonce Les enfants du marais
3 mars 1999 en salle / 1h 55min / Comédie dramatique
De Jean Becker
Par Sébastien Japrisot, Georges Montforez
Avec Jacques Villeret, Jacques Gamblin, André Dussollier
CRITIQUE
A l’orée des années 2000 en France, loin des peurs millénaristes, de Titanic et des fins du Monde, une gourmandise de film nostalgique est sortie d’un marais en bottes après sa partie de pêche à la grenouille. Les enfants du marais, c’est une déclaration d’amour à la nature par le cinéma, dans laquelle on rêve de s’ennuyer encore un peu, du sépia plein les yeux.
Jean Becker est né en 1933 et n’a pas seulement connu les marais dans les livres d’école. Pour cette génération marquée par la guerre, l’exode est un rapport au rural profondément fusionnel. Aucune autre génération du 20e siècle n’a ainsi vécu ce rapport et cet échange avec une nature nourricière comme celle des enfants des années 30 et 40, perdant les villes pour gagner les champs. Ces enfants ont grandi en redécouvrant les topinambours, les légumes oubliés, palliant les repas plus riches, reprenant à leur compte les activités campagnardes déjà en voie d’être marginalisées avant le choc de la Seconde Guerre mondiale : la chasse, la pêche, avant le grand exode rural des années 50.
La nature magnifiée est ici mentale, proche cousine de celle qu’on découvre en quittant nos villes aujourd’hui, heureuse de tendre la main aux contes de ces petits et grands enfants qu’on sera tous ravis d’inviter lors de nos futures promenades. Le récit est une mémoire, qu’on dessine au cinéma plus qu’ailleurs. C’est somme toute naturel.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Première d’atelier au sein de la Maison Dior, Esther participe à sa dernière collection de Haute Couture avant de prendre sa retraite. Un jour, elle se fait voler son sac dans le métro par Jade, 20 ans. Mais celle-ci, prise de remords, décide de lui restituer son bien. Séduite malgré elle par l’audace de la jeune fille et convaincue qu’elle a un don, Esther lui offre la chance d’intégrer les ateliers de la Maison Dior comme apprentie. L’occasion de transmettre à Jade un métier exercé depuis toujours pour la beauté du geste...
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/u0MnOtYdkpg
DÉTAILS
10 novembre 2021 en salle / 1h 41min / Comédie dramatique
De Sylvie Ohayon
Par Sylvie Ohayon, Sylvie Ohayon
Avec Nathalie Baye, Lyna Khoudri, Pascale Arbillot
CRITIQUE
Dans ce film non dénué d’humour, la cheffe d’atelier d’une maison de haute couture
en ouvre les portes à une jeune fille qui flirte avec la délinquance.
Lorsqu’un métier a tout d’une passion, la retraite peut avoir des airs de fin du monde. Proche du grand vide que représente la fin d’activité, Esther, première d’un atelier de couture chez Dior, a tout sacrifié pour réaliser les créations des stylistes de la maison, ne rechignant ni devant les journées à rallonge ni face aux week-ends de travail.
Quand, plus par superstition que par remords, Jade lui rapporte le sac qu’elle lui a volé à la tire dans le métro, Esther lui montre l’atelier avant de lui proposer, contre toute attente, un stage. Désœuvrée, la jeune femme entre par curiosité dans ce monde de petites mains et de luxe, à mille lieues de son quotidien désespérant en Seine-Saint-Denis, où elle s’occupe de sa mère dépressive et zone avec Souad, sa meilleure amie.
Le cinéma met souvent en scène ces duos que tout oppose mais qui vont s’enrichir mutuellement. Haute Couture apporte sa contribution avec des personnages forts et une peinture séduisante de l’univers des couturières, qui œuvrent dans cet artisanat très haut de gamme, leur hiérarchie stricte et leur amour du travail irréprochable sur des étoffes exceptionnelles. Nathalie Baye campe avec Esther une femme qui révèle peu à peu ses failles sous sa force, et sa douceur sous une certaine raideur. Dans le rôle de la rugueuse Jade, attentive à ne pas se laisser attendrir, Lyna Khoudri étincelle comme dans chacun de ses films (Papicha de Mounia Meddour, Qu’un sang impur… d’Abdel Raouf Dafri, The French Dispatch de Wes Anderson, etc.)
Autour d’elles, Pascale Arbillot et Clotilde Courau, Soumaye Bocoum et Romain Brau composent des seconds rôles attachants, tous servis par des dialogues enlevés qui ajoutent une jolie impertinence à cette tendre fable moderne. Si la mise en scène oppose la quiétude et la lumière douce des ateliers à l’agitation de la ville, elle sait montrer aussi bien la beauté sophistiquée des robes de la Maison Dior et des gestes des couturières que celle, évidemment toute différente, de la cité où vit Jade avec ses solidarités et sa vie qui pétille à chaque étage.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.