jeudi 18 novembre 2021

LE FABULEUX DESTIN D'AMÉLIE POULAIN(un film de Jean-Pierre Jeunet 2001)

 LE FABULEUX DESTIN 

D'AMÉLIE POULAIN

(un film de Jean-Pierre Jeunet 2001)



SYNOPSIS

Amélie, une jeune serveuse dans un bar de Montmartre, passe son temps à observer les gens et à laisser son imagination divaguer. Elle s'est fixé un but : faire le bien de ceux qui l'entourent. Elle invente alors des stratagèmes pour intervenir incognito dans leur existence. Le chemin d'Amélie est jalonné de rencontres : Georgette, la buraliste hypocondriaque ; Lucien, le commis d'épicerie ; Madeleine Wallace, la concierge portée sur le porto et les chiens empaillés ; Raymond Dufayel, son voisin.


BANDE ANNONCE

https://youtu.be/RMbFcxbLMrY



DÉTAILS

Long-métrage

Genre(s) : Fiction

Langue de tournage : Français

Origines : France, Allemagne

EOF : Oui

Nationalité : Majoritaire français (France, Allemagne)

Année de production : 2000

Sortie en France : 25/04/2001

Durée : 2 h

Etat d'avancement : Sorti

Numéro de visa : 98.481

Visa délivré le : 23/05/2001

Agrément : Oui

Formats de production : 35 mm

Type de couleur(s) : Couleur

Cadre : 1.66

Format son : Dolby SRD


CRITIQUE

Difficile aujourd’hui d’écrire sur Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001) sans devoir recontextualiser le film et évoquer les accueils critiques divers qu’il a reçus ainsi que l’une ou l’autre polémique qu’il a suscitée. Ce n’est pas vraiment le propos ni l’intérêt du présent texte, donc nous ne nous y attarderons pas. 

Cependant, un simple regard rétrospectif sur quelques-unes des critiques de l'époque (pour la plupart élogieuses, il faut bien le dire) permet de se rendre compte que la grande majorité de ces critiques — et c’est également vrai pour les spectateurs, nombreux, qui se sont rendus en salles et ont participé à un bouche-à-oreille extrêmement positif — considérait le film comme « optimiste », « utopique », « joyeux », « charmant », ou encore bien d’autres qualificatifs issus du champ lexical du bonheur. 

En gros, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain a été très largement perçu comme un « feel good movie ». Encore récemment, dans l’une des capsules publicitaires de Cinévox — visant à faire la promotion du cinéma belge —, à la question « dans quel film aimeriez-vous vivre ? », le réalisateur flamand Adil El Arbi répond Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain parce que, selon ses dires, « ça a l’air super, ce monde-là ». 

À la vision du film aujourd’hui, et en essayant de s’extraire de tout a priori que ce soit — il faut tout de même rappeler ici qu’il se traîne grâce à un critique « engagé » des Inrocks une réputation de « film lepéniste » —, il apparaît comme une évidence que, s’il ne mérite certainement pas cette aura de soupçon qui règne autour de lui dans toute une frange de la cinéphilie, son autorité de « feel good movie », de film qui fait du bien, est tout aussi largement usurpée... 

...Plus qu’un auteur qui livre sa vision du monde — laquelle pourrait dès lors être contestée par le champ de la critique, comme elle l’a donc été à la sortie du film —, Jeunet est plutôt un artisan minutieux pour lequel chaque détail compte, doublé d’un maniaque du rangement pour lequel chaque chose a sa place indiscutable. 

Le cas psychologique du patient Jeunet s’ajoute donc à son propre cabinet. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, d’un cabinet, qu’il soit de curiosités ou de médecine, dans lequel les personnages sont autant de « freaks », ou de « cas ». L’impression que laisse la fin du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain s’apparente d’ailleurs quelque peu au « twist » final du Cabinet du Dr. Caligari (Robert Wiene, 1920), lorsque le spectateur s’aperçoit que tous les personnages principaux se trouvent dans un asile et sont les patients du docteur. 

Ici, le spectateur peut se rendre compte de cela par lui-même, et ainsi faire de cette constatation son propre twist final. Le film et son Paris recréé de toutes pièces par Jean-Pierre Jeunet ne forment au fond qu’un gigantesque asile de fous dans lequel déambulent des malades de toutes sortes, des cas types et répertoriés comme tels. 

Difficile après cette prise de conscience d’encore considérer Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain comme un « feel good movie » ou comme un film « léger », puisqu’il s’agit en réalité et contre toute attente d’un portrait de groupe de névrosés en tous genres, prisonniers d’un monde factice qui les enferme dans des cases.


VOUS AVEZ BON GOÛT !​
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique​.​

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