THE QUEEN
SYNOPSIS
Dimanche 31 août 1997. La princesse Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le pont de l'Alma à Paris. Si cette disparition plonge la planète dans la stupeur, elle provoque en Grande-Bretagne un désarroi sans précédent.
Alors qu'une vague d'émotion et de chagrin submerge le pays, Tony Blair, élu à une écrasante majorité au mois de mai précédent, sent instantanément que quelque chose est en train de se passer, comme si le pays tout entier avait perdu une soeur, une mère ou une fille.
Au château de Balmoral en Ecosse, Elizabeth II reste silencieuse, distante, apparemment indifférente.
Désemparée par la réaction des Britanniques, elle ne comprend pas l'onde de choc qui ébranle le pays. Pour Tony Blair, il appartient aux dirigeants de réconforter la nation meurtrie et il lui faut absolument trouver le moyen de rapprocher la reine de ses sujets éplorés.
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/5Cee0OBlYL8
DÉTAILS
18 octobre 2006 en salle / 1h 39min / Drame, Historique, Biopic
De Stephen Frears
Par Peter Morgan
Avec Helen Mirren, James Cromwell, Alex Jennings
CRITIQUE
L'avènement d'Elizabeth II a correspondu à celui de la télévision - en 1953, son couronnement fut l'une des premières fêtes cathodiques du village planétaire. Et voici que le cinéma célèbre, avec humour, sévérité et acuité, la catastrophe qui a marqué la fin du long règne de la fille de George VI. On sait, depuis la présentation du film à Venise, en septembre, que The Queen,de Stephen Frears, chronique méticuleusement la semaine qui va du dimanche 31 août au samedi 6 septembre 1997, de la mort de Lady Diana Spencer, à Paris, à son enterrement dans la basilique de Westminster. On sait aussi qu'Helen Mirren y tient le rôle de la souveraine et que son travail lui a valu à Venise la Coupe Volpi de la meilleure actrice.
Mais il faut aller voir le film pour prendre la mesure de sa richesse. Elle tient d'abord à l'intelligence du scénario de Peter Morgan (Le Monde du 17 octobre), qui allie la curiosité fouineuse des journalistes contemporains à la solidité psychologique des grands romanciers victoriens. Lorsque le script s'aventure dans l'intimité de Tony et Cherie Blair, on finit par se moquer de savoir si Morgan a raison (il avance que le premier ministre s'est finalement rangé aux côtés de sa souveraine parce que celle-ci avait le même âge que la feue mère du PM), son explication est cohérente et fait avancer l'histoire.
La distribution, impeccable, rend justice à cette complexité. La famille royale est peinte sans excès de charité : le prince Philip d'Edimbourg (James Cromwell, que l'on vit en fermier dans Babe,de Chris Noonan) est une ganache insensible qui traîne ses petits-fils à une battue au cerf pour leur faire oublier la mort de leur mère ; le prince Charles (Alex Jennings), à la fois sensible et impuissant face à ses parents, tente de trouver un allié en la personne de Tony Blair, et la reine mère (Sylvia Syms) prouve que le gin conserve, mais ne développe guère l'amour d'autrui.
Pendant ce temps, à Downing Street, Tony Blair (Michael Sheen), qui vient d'être élu, n'en finit pas de prendre la mesure de son rôle. En un prologue hilarant, on le voit, tétanisé par le trac, se présenter à la reine afin qu'elle lui demande de former un gouvernement - Cherie Blair (Helen McCrory) attend sur le palier. Sheen réussit à déchiffrer le mystère Blair, ce mélange de voracité et de séduction, de bonne volonté catholique et d'ambition impitoyable.
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