lundi 30 septembre 2019



LE CHEMIN
Un film mystérieux, envoûtant de Jeanne Labrune


SYNOPSIS

Camille a rejoint une mission catholique au Cambodge avec l’intention d’y prononcer ses voeux. Chaque matin, elle emprunte un chemin qui longe la rivière et traverse les ruines d’Angkor. Elle y croise un homme cambodgien, Sambath. Un rituel de rencontre s’établit entre eux…



DÉTAILS

Date de sortie : 06 septembre 2017
Durée : 1 heure 31 min
Par : Jeanne Labrune
Acteurs : Agathe Bonitzer, Randal Douc, Somany 
Na, Agnès Sénémaud, Reap Chum
Genres : Drame
Nationalité : France,Cambodge

CRITIQUES

Une histoire d’amour s’ébauche entre Camille et le délicat cambodgien, mais la fidélité scrupuleuse de Sambath et les vœux que la jeune fille est sur le point de prononcer, rendent l'entreprise amoureuse impossible. 

Le cœur du film se tient au carrefour de nombreuses hésitations, mais également de ces solitudes qu’incarnent les personnages principaux, comme s’ils vivaient parallѐlement les uns aux autres, les yeux rivés sur une possible existence qui n’adviendra jamais. 

Le dénouement souligne le doute amoureux et l'amour impossible d'une jeunesse, poussant Camille à comprendre par elle même que son destin n’est pas dans la religion. 


CULTURE JAI  (SYNTHÈSE)​
(Union de la musique, de la peinture et de l'histoire)
https://culturejai.fr/



vendredi 27 septembre 2019


"BLEU, BLANC, ROUGE" 

(Trilogie cinématographique de  

Krzysztof Kieslowski )

LE FILM "BLEU"




SYNOPSIS

Après la mort de son mari Patrice, un grand compositeur, et de leur fille Anna dans un accident de voiture, Julie commence une nouvelle vie, anonyme et indépendante. Olivier, l'assistant de Patrice, amoureux d'elle, tente de la sortir de son isolement en terminant le Concerto pour l'Europe, oeuvre laissée inachevée par le compositeur.                      



DÉTAILS

Date de sortie 8 septembre 1993 (1h 40min)
De Krzysztof Kieslowski
Avec Juliette Binoche, Hélène Vincent, Philippe Volter plus
Genre Drame
Nationalités suisse, polonais, français

LE FILM "BLANC"




SYNOPSIS

Dans ce deuxième volet de ses "Trois couleurs", Krzysztof Kieslowski conte l'histoire de Karol, le coiffeur polonais, et de sa femme Dominique, française. Karol a tout perdu après son divorce avec Dominique, il ne peut même pas retourner en Pologne et refuse de devenir meurtrier pour de l'argent. Après avoir enfin réussi à retourner dans son pays, il se lance dans diverses entreprises et tombe dans le piège de sa vengeance sur Dominique, mais en (re)gagnant enfin son amour.                      




DÉTAILS

Date de sortie 26 janvier 1994 (1h 31min)
De Krzysztof Kieslowski
Avec Julie Delpy, Zbigniew Zamachowski, Janusz Gajos plus
Genres Drame, Comédie, Romance
Nationalités polonais, français, suisse


LE FILM "ROUGE"



SYNOPSIS

Dans ce troisième volet qui conclut les trois couleurs, une jeune femme, Valentine, étudiante de l'université de Genève, modèle, écrase un chien. Le chien est juste blessé. Sur une plaque, attachée a son collier, Valentine trouve l'adresse du propritétaire. C'est un juge...   




DÉTAILS

Date de sortie 14 septembre 1994 (1h 39min)
De Krzysztof Kieslowski
Avec Irène Jacob, Jean-Louis Trintignant, Frédérique Feder plus
Genres Drame, Romance
Nationalités polonais, français, suisse


ANALYSE ET CRITIQUE SUR LA TRILOGIE


La trilogie Bleu, Blanc, Rouge est l'ultime morceau de bravoure du boulimique Krzysztof Kieslowski, réalisateur polonais qui avait acquis la reconnaissance internationale avec le Décalogue, ensemble de dix moyens-métrages basés sur les Dix Commandements et tournés en moins de deux ans. Bleu, Blanc, Rouge part à nouveau d'un concept un triptyque consacré aux trois valeurs qui forment la devise « Liberté, Égalité, Fraternité », associées à chaque fois visuellement à l'une des trois couleurs bleu, blanc et rouge, dont le talent d'auteur-réalisateur de Kieslowski fait exploser les limites, pour aboutir à une oeuvre dont la valeur n'a d'égale que la pureté et la fluidité.


La première des notions, la liberté, est a priori la plus simple à mettre en images au regard de l'exaltation qu'elle charrie avec elle. Mais Kieslowski aime à s'écarter des idées reçues, et à placer personnages et spectateurs face à des questions plus inattendues et plus délicates. Pour Julie (Juliette Binoche), l'héroïne de Bleu, la liberté n'est ainsi pas un idéal mais une contrainte qui lui est imposée de la plus brutale des façons : un accident de voiture qui tue sur le coup son mari et sa fille, la laissant comme seule survivante.

Blanc, le deuxième volet de la trilogie, traite de l'égalité. Ou plutôt de l'inégalité, comme le précise Kieslowski dans sa leçon de cinéma présente dans les suppléments : « les hommes ne sont pas et ne veulent pas être égaux ». La démonstration de ce postulat se fait au travers d'une histoire savoureuse de disgrâce et de renaissance, dans laquelle l'humour décalé du réalisateur et sa science du détail font merveille.

Cette importance du contact humain porte un autre nom : la fraternité, thème du dernier long-métrage, Rouge. À la vision de celui-ci, on ne peut s'empêcher de penser qu'il s'agit de l'apothéose de la trilogie, de ce vers quoi Kieslowski tendait depuis le début. Déjà bien présente – voire même prédominante par moments – dans les deux premiers films, la notion de fraternité est en effet traitée ici avec un style dénué de toute fioriture (l'esthétisme de Bleu, l'humour de Blanc), qui prouve son importance aux yeux du metteur en scène. Il n'y a d'ailleurs pour la première fois de la trilogie pas un seul, mais deux personnages principaux : Valentine, jeune mannequin pleine de vie et de générosité, et un juge d'instruction à la retraite, misanthrope et mystérieux (on ne saura jamais son nom), qui passe ses journées à espionner les conversations téléphoniques de ses voisins.


CULTURE JAI  (SYNTHÈSE)​
(Union de la musique, de la peinture et de l'histoire)
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vendredi 20 septembre 2019


"AU NOM DU PÈRE"
(Film de 1994)
Une histoire vraie sur le conflit Nord-Irlandais




SYNOPSIS

En 1975, Gerry Conlon, jeune délinquant originaire de Belfast, est arrêté par la police londonienne qui l'accuse d'être l'instigateur des attentats terroristes à Guildford pour le compte de l'IRA. Sous la pression des policiers, Gerry signe des aveux fabriqués de toutes pièces qui non seulement le mettent en cause mais également Pau Hill son ami d'enfance, un couple d'amis hippies, ainsi que plusieurs membres de sa famille dont son propre père. 




DÉTAILS
Date de sortie 9 mars 1994 (2h 13min)
De Jim Sheridan
Avec Daniel Day-Lewis, Pete Postlethwaite, Emma Thompson plus
Genre Drame
Nationalités irlandais, britannique


CRITIQUES

Gerry Conlon est emprisonné dans le même pénitencier que son père, Giuseppe Conlon, et passe de nombreuses années à ses côtés pour se battre et faire valoir son innocence. Mais le père de Gerry décède des suites d’une maladie pulmonaire. Triste, et brisé, Gerry décide de poursuivre la bataille en acceptant de collaborer avec une avocate fermement décidée à faire éclater la vérité.

Après des années d’enquête, celle-ci parvient à dénoncer toute l’ignominie de cette erreur judiciaire, et réussit à faire libérer les Quatre de Guildford. (A cette époque, le reste de la famille a déjà purgé sa peine, et est sorti de prison).

Jim Sheridan a réalisé ce film pour critiquer et mettre en exergue les terribles dommages collatéraux causés par le conflit irlando-britannique. On en ressort réellement bouleversé et scandalisé, grâce à la merveilleuse interprétation d’un Daniel Day Lewis impeccable (il interprète Gerry Conlon). Pete Postlethwaite qui interprète Giuseppe fait également preuve d’un grand talent, tout comme Emma Thomson, l’avocate en charge du dossier. C'est un Film dédié aux dérives du conflit nord-irlandais, c'est un film aussi émouvant que poignant, à voir à ne pas manquer !



CULTURE JAI  
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vendredi 13 septembre 2019




"AU REVOIR LÀ HAUT"
Une comédie dramatique française de 2017



FILM TIRÉ D'UN LIVRE 
PRIX GONCOURT 2013
Livre éponyme de Pierre Lemaitre, Goncourt 2013

Pour les 110 ans de son prix, l'académie Goncourt a donc choisi de récompenser un roman susceptible de captiver le grand public. « Ce que l'Académie Goncourt a bien voulu couronner, c'est un savoir-faire qui vient du polar, (...…) c'est une bonne nouvelle pour la littérature populaire », a affirmé l'heureux récipiendaire, à l'annonce de sa victoire. Il compare sa trajectoire littéraire à celles de Jean Vautrin et de Daniel Pennac, eux aussi issus de l'école du polar. Le juré Bernard Pivot a dit admirer « l'écriture haletante, très cinématographique » de Pierre Lemaitre. Un auteur qui « prend son temps pour raconter un geste ou une action mais avec des mots fulgurants », a-t-il ajouté.

Au revoir là-haut inaugure une fresque d'une dizaine de livres qui couvriront la période 1920-2020. Il ne s'agira pas d'une série de récits historiques (« L'exactitude, je m'en fous, ce que je veux c'est la vérité », avait confié Pierre Lemaitre, au « Monde des livres » daté du 13 septembre), ni d'une saga familiale, mais d'un puzzle sur le modèle balzacien. Le romancier, qui s'est fixé un ambitieux plan de travail, sera donc prochainement de retour en librairie. Sans doute à l'automne 2014.


SYNOPSIS 

En novembre 1920, Albert Maillard est interrogé par un officier de la Gendarmerie française, au Maroc. À travers son témoignage, il raconte la fin de sa participation à la Première Guerre mondiale, sa rencontre avec Édouard Péricourt, fils de bonne famille parisienne défiguré lors du conflit. Ensemble, ils montent une opération d'escroquerie. L'histoire suit également Henri d'Aulnay-Pradelle, leur ancien lieutenant va-t-en guerre devenu lui aussi escroc et qui est parvenu à intégrer la famille Péricourt, dont le patriarche règne sur la classe politique parisienne. 




Date de sortie 25 octobre 2017 (1h 57min)
De Albert Dupontel
Avec Nahuel Perez Biscayart, Albert Dupontel, Laurent Lafitte plus
Genre Comédie dramatique
Nationalité français


CRITIQUE SUR LE FILM 
D'ALBERT DUPONTEL

Difficile d’adapter un roman au cinéma, d’autant plus quand celui-ci s’est vu auréoler d’un prestigieux Prix Goncourt et a passionné près d’un demi-million de lecteurs. Habitué aux scénarios originaux, l’acteur-réalisateur Albert Dupontel s’est jeté dans l’adaptation d’Au Revoir Là-Haut, le roman fleuve de Pierre Lemaitre paru en 2013. 

Pour tous les lecteurs de l’œuvre originale, difficile à priori d’imaginer le fantasque réalisateur des très singuliers Bernie ou Enfermés Dehors à la manœuvre de cette histoire d’escroquerie post première guerre mondiale. La sortie du premier teaser en juin dernier a vite dissipé les doutes mais a surtout réussi l’exploit de susciter une excitation nouvelle face à une mise en scène qui laissait espérer le meilleur. 

Superbe envolée romanesque servie par un sublime travail de reconstitution qui rend hommage au récit, Au revoir là-haut parvient judicieusement à le transcender par instants. Une grande adaptation émouvante, drôle et poétique ; sur les traces d’un certain Jean-Pierre Jeunet, où Albert Dupontel excelle et s’ouvre une voie royale vers des films toujours plus ambitieux. 



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vendredi 6 septembre 2019



EX MACHINA



SYNOPSIS

À 26 ans, Caleb est un des plus brillants codeurs que compte BlueBook, plus important moteur de recherche Internet au monde. À ce titre, il remporte un séjour d’une semaine dans la résidence du grand patron à la montagne. Mais quand Caleb arrive dans la demeure isolée, il découvre qu’il va devoir participer à une expérience troublante  : interagir avec le représentant d’une nouvelle intelligence artificielle apparaissant sous les traits d’une très jolie femme robot prénommée Ava. 




DÉTAILS 

Date de sortie 3 juin 2015 (1h 48min)
De Alex Garland
Avec Domhnall Gleeson, Alicia Vikander, Oscar Isaac plus
Genres Science fiction, Thriller
Nationalités britannique, américain


CRITIQUE 

Auteur du roman La Plage qui sera adapté sur grand écran en 2000 par Danny Boyle et scénariste d’œuvres de genre chaudement recommandables, à l’image de 28 jours plus tard ou bien Sunshine, on aurait tendance à vouloir considérer Alex Garland comme le précieux sidekick du réalisateur de Trainspotting et Slumdog Millionaire. 

Le voir enfin voler de ses propres ailes en alliant l’écriture à la manipulation de l’image ne pouvait qu’attiser notre curiosité. Il tente le pari un brin audacieux (et donc risqué) de se lancer sur la voie d’une thématique que le genre de science-fiction s’est déjà permis d’aborder sous toutes les coutures. Qui dit intelligence artificielle dit 2001 l’odyssée de l’espace, Blade Runner, Ghost in the Shell, Terminator, A.I...et nous voilà déjà dans l’obligation de stopper le listing par manque de place. Sans afficher aucune intention de bouleverser ce thème, le souhait du cinéaste serait plutôt de le faire glisser dans l’air du temps, de façon à le rendre tout simplement en phase avec notre contexte technologique actuel.

D’autre part, le questionnement moral sur l’éventuel danger que représente l’introduction de ces nouvelles entités dans notre société, le sous texte sur la condition féminine et l’idée caressée de sexualité entre robots et humains permettent encore une fois d’accéder à une source de méditation passionnante en vue de la tournure que prennent les événements lors de l’épilogue. Les ambiances aménagées par la caméra du cinéaste participent elles aussi ardemment à la réussite de l’entreprise. Des discours en trompe l’œil face à de grande baies vitrées donnant sur des paysages verdoyants à l’atmosphère anxiogène des sous-sols aux longs couloirs désertés, la mise en scène soignée ne manque décidément pas de charme.


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