jeudi 31 octobre 2019


LA DAME DE FER
L'ex-premier ministre britannique est décédée à l'âge de 87 ans. Si le biopic qui lui a été consacré l'an passé n'était pas du goût des conservateurs anglais, il dressait le portrait d'une femme intraitable qui avait «les yeux de Caligula et la bouche de Marilyn Monroe».


SYNOPSIS

Margaret Thatcher, première et unique femme Premier ministre du Royaume-Uni (de 1979 à 1990), autrefois capable de diriger le royaume d’une main de fer, vit désormais paisiblement sa retraite imposée à Londres. Agée de plus de 80 ans, elle est rattrapée par les souvenirs. De l’épicerie familiale à l’arrivée au 10 Downing Street, de succès en échecs politiques, de sacrifices consentis en trahisons subies, elle a exercé le pouvoir avec le soutien constant de son mari Denis aujourd’hui disparu, et a réussi à se faire respecter en abolissant toutes les barrières liées à son sexe et à son rang. Entre passé et présent, ce parcours intime est un nouveau combat pour cette femme aussi bien adulée que détestée. 


DÉTAILS

Date de sortie 15 février 2012 (1h 44min)
De Phyllida Lloyd
Avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Susan Brown plus
Genres Biopic, Drame, Historique
Nationalités britannique, français

CRITIQUE

Le film s’ouvre de nos jours sur une Maraget Thatcher âgée, tenue à l’écart par son entourage dans une confortable tour d’ivoire. En proie à de sévères pertes de mémoires et à quelques accès de démence où son défunt mari, Denis (Jim Broadbent) lui rend visite pour discuter, Maggie se remémore les grandes étapes de son passé. De sa ville natale de Grantham, où elle aide à la boutique de son père épicier durant la seconde guerre mondiale, jusqu’à son ascension fulgurante à la tête du pays, la vieille dame qu’elle est devenue replonge dans son passé pour mieux combattre le mal qui la ronge aujourd’hui.


CULTURE JAI  (SYNTHÈSE)
(Union de la musique, de la peinture et de l'histoire)
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vendredi 11 octobre 2019


LA PEAU DOUCE
film de François Truffaut de 1964 
UNE RÉFLEXION MODERNE 
SUR LE COUPLE


SYNOPSIS

Au cours d'un voyage à Lisbonne, où il doit donner une conférence sur Balzac, Pierre Lachenay s'éprend de Nicole, une hôtesse de l'air. Lorsque son épouse Franca apprend cette liaison, Pierre décide de divorcer. 




DÉTAILS

Date de sortie 20 avril 1964 (1h 55min)
De François Truffaut
Avec Françoise Dorléac, Jean Desailly, Nelly Benedetti plus
Genres Drame, Romance
Nationalités portugais, français


CRITIQUES

La Peau douce est produit et réalisé rapidement, en attendant que Truffaut puisse tourner un projet plus compliqué à monter, son film de science-fiction Fahrenheit 451 d’après le roman de Ray Bradbury. La Peau douce prend comme point de départ un fait-divers découvert dans un journal, le meurtre au fusil de chasse d’un mari infidèle par sa femme trompée. Truffaut aimait puiser dans la presse les arguments de ses films, tout autant que dans les livres ou sa propre vie. Au-delà de son sujet, l’adultère, Truffaut injecte des éléments autobiographiques dans La Peau douce, comme dans la plupart de ses films. Il n’est pas difficile de rapprocher les mésaventures sentimentales de Lachenay, écrivain à succès, avec celles de Truffaut, cinéaste à succès.

Nous sommes pourtant loin de toute complaisance ou narcissisme, au contraire. La Peau douce est sans doute le film le plus sec, le moins romantique de Truffaut. Le personnage de Lachenay apparaît comme un personnage pathétique, complètement dépassé par la situation, incapable de prendre les bonnes décisions ou de raisonner, le comble pour un intellectuel spécialiste de Balzac et des grands romanciers français, fins analystes de la passion amoureuse. Lachenay commet toutes les erreurs possibles, il s’enfonce dans un mélange de culpabilité et de veulerie. Le choix d’un acteur issu de la Comédie-Française et au cinéma de la fameuse « Qualité française » vilipendée par Truffaut, Jean Desailly (qui s’entendra d’ailleurs fort mal avec le réalisateur) au physique un peu mou vient souligner ce manque d’empathie que l’on est en droit de ressentir pour Lachenay. Les personnages féminins eux aussi distillent un sentiment de malaise, entre une épouse hystérique et trop sûre d’elle et une maîtresse immature et inconséquente (superbe Françoise Dorléac, dans son plus beau rôle).

La Peau douce est aussi – et surtout – un sommet dans l’œuvre de Truffaut en raison de la précision de sa mise en scène. Truffaut vient de terminer son livre d’entretiens avec Alfred Hitchcock, dans lequel il décortique, avec la complicité du maître, l’art de la mise en scène du réalisateur des Enchaînés. La Peau douce est sans doute le film le plus hitchcockien de Truffaut, qui se souvient de certains préceptes de Hitchcock sur le suspens dans ses thrillers policiers ou d’espionnage en les appliquant à une triviale histoire d’adultère ancrée dans la réalité française. Le premier moment de trouble entre les deux futurs amants dans un ascenseur d’hôtel, leur fugue contrariée dans une petite ville de province et d’autres séquences encore procèdent à une dilatation du temps, à un jeu des regards et des non dits directement influencés par le cinéma de Hitchcock. Ainsi Truffaut exprime-t-il avec autant de fièvre dans La Peau douce sa passion du cinéma et son amour des femmes. Sans oublier les détails érotiques qui parsèment le film, fixations fétichistes sur des détails vestimentaires de sa maîtresse, les chaussures à talons hauts qu’elle met dans l’avion, la jupe qu’elle enfile en vitesse car son amant est contrarié de la voir en jeans, les bas retenus par des porte-jarretelles. Avec la complicité de ses complices habituels le directeur de la photographie Raoul Coutard et le compositeur Georges Delerue, particulièrement inspirés, François Truffaut réalise un chef-d’œuvre, capable de nous bouleverser davantage à chaque nouvelle vision.


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vendredi 4 octobre 2019


LE CHANT DU LOUP


SYNOPSIS

Un jeune homme a le don rare de reconnaître chaque son qu’il entend. A bord d’un sous-marin nucléaire français, tout repose sur lui, l’Oreille d’Or.

Réputé infaillible, il commet pourtant une erreur qui met l’équipage en danger de mort. Il veut retrouver la confiance de ses camarades mais sa quête les entraîne dans une situation encore plus dramatique.

Dans le monde de la dissuasion nucléaire et de la désinformation, ils se retrouvent tous pris au piège d’un engrenage incontrôlable. 




DÉTAILS

Date de sortie 20 février 2019 (1h 56min)
De Antonin Baudry
Avec François Civil, Omar Sy, Mathieu Kassovitz plus
Genres Thriller, Guerre, Action
Nationalité français

CRITIQUE

Après avoir réussi à nous prendre aux tripes contrairement à nombre de films de guerre ces dernières années, le changement radical d’approche enterre l’argument réaliste et permet donc aux codes du cinéma de genre de reprendre brutalement le dessus sur le réalisme du décorum militaire jusque-là au cœur du dispositif. 

Pour sa première réalisation, Antonin Baudry, auteur de la BD Quai d’Orsay (sous le pseudonyme d’Abel Lanzac), n’envisage pas son film comme un document ni comme une métaphore politique mais comme un véritable thriller, où les personnages s’identifient à leur fonction. François Civil, Omar Sy, Reda Kateb et Mathieu Kassovitz : l’oreille d’or aussi autiste que tête brûlée, le sous-officier humain et héroïque, le commandant calculateur et froid, l’amiral vétéran et mal léché... 

Ce n’est pas le moindre des mérites du film que de penser le pont d’un sous-marin comme celui d’une scène où s’agitent quelques-uns des plus grands -à la fois en termes de jeu et de stature- acteurs français contemporains, et de faire identifier son spectateur au personnage du p’tit nouveau François Civil (déjà épatant dans Burn Out, film de moto surstylé et pas si éloigné du Chant du loup, mais que vous avez peut-être loupé en salles l’an passé).


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À LA POURSUITE 
D'OCTOBRE ROUGE


SYNOPSIS

En 1984, l'URSS lance un sous-marin de conception révolutionnaire. Tous les services secrets américains sont sur les dents. Le capitaine Ramius, l'as de la marine soviétique, chargé des premiers essais en mer, exécute l'officier politique chargé de la surveillance du bâtiment et met le cap sur les États-Unis. Les marines des deux grandes puissances sont à sa poursuite, et personne ne connait ses intentions : revanche, provocation, geste de démence ou de paix ? 




DÉTAILS

Date de sortie 29 août 1990 (2h 15min)
De John McTiernan
Avec Alec Baldwin, Sean Connery, Scott Glenn plus
Genres Aventure, Action
Nationalité américain


CRITIQUE

Adaptation éponyme du premier roman d’espionnage/techno-thriller de Tom Clancy et premiers pas à l’écran de son héros phare Jack Ryan, 

A La Poursuite d’Octobre Rouge est un film surprenant par bien des aspects. Mis en scène par un John McTiernan auréolé des succès explosifs de Predator et Die Hard, ce film d’espionnage en pleine guerre froide est sorti alors que cette dernière s’achevait (les anecdotes sont connues mais Sean Connery failli refuser le rôle en trouvant le synopsis irréaliste au vue de la pacification du conflit et un panneau d’ouverture dû être placé pour recontextualiser l’intrigue en 1984). 

Le film connut un destin curieux, à la fois culte pour une poignée de cinéphiles mais ne jouissant aucunement du statut mythique des aventures d’Arnold Schwarzenegger ou de Bruce Willis, immense succès public à l’époque mais douché froidement par une critique trouvant le film trop ennuyeux, un comble pour le pape du cinéma d’action hollywoodien des 90’s, avortant une hypothétique trilogie avec Alec Baldwin dans la peau de Jack Ryan (remplacé très vite par Harrison Ford devant et Philip Noyce derrière la caméra suite à un désaccord de scénario de la part de McTiernan et  ).



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