NELLY ET MONSIEUR ARNAUD
SYNOPSIS
La rencontre entre une jeune femme en instance de divorce et désargentée et un vieux monsieur retiré des affaires.
DÉTAILS
18 octobre 1995 / 1h 46min / Drame
De Claude Sautet
Avec Emmanuelle Béart, Michel Serrault, Jean-Hugues Anglade
Nationalités français, italien, allemand
CRITIQUES DU FILM
Le cinéma a tendance à user de l’amour platonique comme d'une étape vers la complétion amoureuse ou comme l’effet d’une frustration physique. «Nelly et monsieur Arnaud» (France, 1992) de Claude Sautet s’impose en contre exemple, développant l’amour platonique non pas comme un moyen ni un frein mais comme le but même.
A l’instar de «Max et les ferrailleurs» (France, 1971), le dernier film de Sautet met en place deux personnages relativement distincts : une jeune femme adroite, en transition, et un vieil homme riche mais désabusé. Ces deux protagonistes seront unis par le texte autobiographique de l’homme, la femme oeuvrant à sa retranscription tapuscrite. La confession déguisée de l’homme à la femme, sous les allures de la dictée, engage une relation intime, entre accointance paternelle et hyménée platonique.
De l’indécision quant à la nature de leur rapport, Sautet parsèmera des scènes clés pour souligner les lignes de l’ambiguïté amoureuse. La scène de crise débutant avec l’emploi du mot «ostracisme» est au sommet de leur attachement, la crise du duo dévoilant leurs affects. Au-delà du platonisme, Sautet fait montre éternellement de sa direction d’acteurs magistrale.
L’écueil était béant d’exploiter le clown Michel Serrault comme un auguste mais Sautet a excavé de l’acteur ce qu’il est : un interprète sensible. Employant le talent de Serrault pour exprimer une nostalgie contenue, l’acteur interprète sans nulle fausse note le fantôme d’un idéaliste raffermi par les aventures de la vie.
Un regard maîtrisé, entonnant toute la gestuelle logique au personnage, Serrault sous la directive de Sautet est magnifique, enfin. Magnifique car il ne s’agit pas d’une interprétation décalée, admirable mais impertinente, l’acteur s’imbrique parfaitement au sein de l’œuvre. De l’accalmie des situations mises en scène par Sautet, Serrault comme Béart sont les rouages parfaits.
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