LA FAVORITE
SYNOPSIS
Début du XVIIIème siècle. L’Angleterre et la France sont en guerre. Toutefois, à la cour, la mode est aux courses de canards et à la dégustation d’ananas. La reine Anne, à la santé fragile et au caractère instable, occupe le trône tandis que son amie Lady Sarah gouverne le pays à sa place. Lorsqu’une nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la cour, Lady Sarah la prend sous son aile, pensant qu’elle pourrait être une alliée.
Abigail va y voir l’opportunité de renouer avec ses racines aristocratiques. Alors que les enjeux politiques de la guerre absorbent Sarah, Abigail quant à elle parvient à gagner la confiance de la reine et devient sa nouvelle confidente.
Cette amitié naissante donne à la jeune femme l’occasion de satisfaire ses ambitions, et elle ne laissera ni homme, ni femme, ni politique, ni même un lapin se mettre en travers de son chemin.
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/E0N-CIlqVOM
DÉTAILS
6 février 2019 en salle / 2h 00min / Historique, Drame
De Yórgos Lánthimos
Par Deborah Dean Davis, Tony McNamara
Avec Olivia Colman, Rachel Weisz, Emma Stone
Titre original The Favourite
CRITIQUE
On aurait pu craindre qu’un film historique en costumes vienne amoindrir ce caractère nihiliste et le sens de la dérision dont le cinéaste l’accompagne. On sait, après avoir vu La Favorite, qu’il en eut fallu bien plus, à Yorgos Lanthimos, que la cour du Royaume-Uni, au XVIIIe siècle, pour l’intimider et l’assagir. Nul doute, à l’inverse, qu’il ait éprouvé un malin plaisir à repousser les limites du genre et à dynamiter les figures qui ordinairement l’animent, trouvant dans les fastes d’un royaume nouvelle matière à ses impertinences.
Au château de la reine Anne (prodigieusement interprétée par Olivia Colman), dernière héritière de la lignée des Stuart, qui régna de 1702 à 1714, ce sont les femmes qui se livrent bataille. Des femmes à qui Yorgos Lanthimos ne fait pas de cadeau, les montrant entièrement occupées à satisfaire leurs plaisirs et leurs ambitions. A commencer par la souveraine elle-même, enfant gâtée, capricieuse et instable, que de violentes crises de goutte mettent à plat, et que n’intéressent guère les affaires du pays, en guerre contre la France, ou la misère de son peuple. Domaines qu’elle réserve à sa dame d’honneur et favorite, Sarah Churchill, duchesse de Marlborough (Rachel Weisz), qui, sur le terrain politique, agit de main de maître.
Forte de ce statut, qui la fait à la fois maîtresse, conseillère et nounou, la duchesse de Marlborough demeure intouchable, jusqu’au jour où débarque à la cour sa cousine Abigail Hill (Emma Stone), déchue de son rang par un père que le jeu a ruiné. Bien que se présentant toute crottée après une chute dans la boue où l’a précipitée un gentilhomme, la jeune fille, aussi blonde que lady Marlborough est brune, semble bénéficier de bien jolis atouts. Raison pour laquelle elle est envoyée aux cuisines, où elle se voit réduite à jouer les Cosette et à obéir aux ordres d’une grosse matrone.
La pauvre fille, qui a cependant de la volonté à revendre, ne désespère pas de gagner les salons d’apparat et de s’y faire une place. Une décoction de feuilles préparée par ses soins sera son sésame. La mixture soulage la souveraine, dont les faveurs ne tardent pas à se diriger vers la nouvelle recrue. Laquelle, passant à son tour dans le lit de la reine, entame son ascension en même temps qu’elle œuvre à la chute de sa rivale.
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