THE PARTY
Un jeu de massacre verbal concis et jubilatoire servi par un casting en or massif.
SYNOPSIS
Janet vient d'être nommée ministre de la santé (d'un cabinet fantôme, au sein d'un parti « corrompu »), l'aboutissement de toute une carrière. Elle réunit avec son époux Bill quelques amis proches pour fêter cette nouvelle. Parmi eux : la meilleure amie de Janet accompagnée de son conjoint, qui est « coach de vie » ; deux lesbiennes dont l'une attend des triplés, à la suite d'une FIV et l'autre est une universitaire spécialiste des études de genre ; ou bien encore un assez jeune banquier, sous cocaïne, dépressif et porteur d'un revolver. Très vite, la fête dégénère…
DÉTAILS
Titre original et français : The Party
Réalisation et scénario : Sally Potter
Direction artistique : Carlos Conti
Décors : Alice Felton ; Rebecca Alleway (superviseur)
Costumes : Jane Petrie
Photographie : Aleksei Rodionov
Montage : Emilie Orsini et Anders Refn
Casting : Irene Lamb et Heidi Levitt
Sociétés de production : Adventure Pictures et Oxwich Media
Sociétés de distribution : Weltkino Filmverleih (Allemagne) ; Eurozoom (France) ; ? (Royaume-Uni)
Pays d'origine : Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni
Langue originale : anglais
Format : Noir et blanc - 35 mm - 2,35:1 - son Dolby Digital
Genre : comédie
Durée : 71 minutes (1 h 11)
CRITIQUE
Sally Potter nous convie à sa party qui est, sans qu’elle ne le cache, un parfait exercice de style se rapprochant sur la forme fortement d’une pièce de théâtre filmée. C’est d’ailleurs peut-être la limite principale du film. On assiste à une soirée qui tourne mal, moment propice à toutes les débordements qu’ils soient dramatiques et humoristiques. C’est un moment très souvent utilisé au cinéma durant partie ou toute la durée de l’œuvre pour servir de catharsis ou qui intervient comme une cerise sur le gâteau. Tant mieux car ici ce n’est que cela ! On est donc en terrain connu et conquis, mais la réalisatrice apporte sa petite touche british et un sens du rythme parfaitement rôdé à son histoire. En effet, « The Party » ne dure pas plus d’une heure et huit minutes, montre en main et générique inclus. Il n’y avait pas besoin de plus ; et si la fin est peut-être trop brutale laissant l’impression que la cinéaste ne savait pas comment conclure on ne s’ennuie pas une seule seconde et on se délecte des joutes verbales entre les différents protagonistes.
Les sept personnages sont bien croqués et leurs différences de caractères et d’opinions politiques, sociales ou personnelles font tout le sel du film. Cela permet des échanges tantôt houleux, tantôt passionnants, tantôt drôles, constamment confits dans un second degré jouissif. Et le casting en or massif chargé de donner vie à cette petite troupe est parfaitement réjouissant. Ils se renvoient la balle avec un plaisir communicatif grâce à des dialogues ciselés qui se boivent comme du petit lait. Après les présentations dont on se délecte, chaque personnage étant gentiment corsé sans tomber dans l’excès, on attend le moment de bascule, celui où tout explose. S’il n’est peut-être pas aussi fou que ce qu’on pouvait imaginer, on prend tout de même un sacré plaisir à les voir s’invectiver poliment.
Si le noir et blanc nous apparait comme un gadget pas forcément indispensable, il offre à « The Party » un petit charme intemporel non préjudiciable. Et ce jeu de massacre donne l’air de rien des leçons sur la bonne morale et certains comportements hypocrites et cyniques de nos élites. Chaque personnage représente un courant de pensée ou un versant de nos sociétés (la finance, le pouvoir, le corps enseignant, le philosophe, …) qui en prend un peu pour son grade et que l’on met face à ses responsabilités. On aurait aimé que cela soit un peu plus poussé mais le timing ne le permet pas. Et, au final, cette satire est concise comme il faut et on y prend un sacré plaisir. Du cinéma d’apparence léger comme une bulle de champagne mais bien moins inoffensif qu’il n’y parait.
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(l'Histoire de l'Art à l'époque moderne)
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