TCHAO PANTIN
SYNOPSIS
À Paris dans le XVIIIème arrondissement, un pompiste de nuit alcoolique, Lambert et un jeune moitié juif moitié arabe, Bensoussan, petit trafiquant sans envergure, deviennent amis. Une nuit, alors qu'il tentait de se réfugier dans la station-service de Lambert, Bensoussan, suite à un règlement de compte, est abattu par des voyous sous les yeux de Lambert. Ce dernier fait le parallèle avec le destin de son fils, mort d'une overdose. Poussé dans une introspection et renouant avec son passé de flic, Lambert décide de venger Bensoussan en traquant les responsables de son meurtre, deux trafiquants de drogue de Barbès, et provoque une guerre des gangs dans le milieu parisien, qui lui coûtera la vie au moment où il avait retrouvé l'amour en Lola, une jeune punk et ancienne amie de Bensoussan.
DÉTAILS
21 décembre 1983 au cinéma / 1h 40min / Policier, Drame
De Claude Berri
Par Claude Berri, Alain Page
Avec Coluche, Richard Anconina, Agnès Soral
https://youtu.be/MmBsCD5eknY
CRITIQUE
L'hémorragie du réel, on en fait quoi ? Le temps presse, les fines moustaches de Dylan, déguisé en Errol Flynn, scandent les temps à venir, et le producteur Claude Berri se rappelle à notre souvenir avec Tchao Pantin, un méchant mélo pour intellectuels et concierges (un film qui fait l'unanimité, si l'on préfère), dans lequel il affuble Coluche d'une autre paire de moustaches, celles de Dario Moreno. D'ici à ce qu'on le prenne pour le nouveau Raimu, il n'y a qu'un pas, que n'hésitèrent pas à franchir nombre de «critiques de cinéma», soucieux de ne pas déplaire au monarque. Pour Berri, le temps du jugement dernier n'est décidément pas pour demain. Le film se déroule dans un Paris salement pré-Amélie Poulain, avec Zola dans le rôle du pompiste. Coluche, au moins, avouait que son travail d'acteur sérieux lui avait moins coûté que ses films comiques. Au moment où on réévalue l'oeuvre de Claude Berri (sur papier ou pellicule), avec des arguments de fabricants de nourriture pour chiens, il est urgent de remettre ce cinéma dans la fange naturaliste qui est la sienne.
Cette expression-là, «l'hémorragie du réel», on l'a piquée à un grand poète, André du Bouchet. Il y a cinquante ans, il écrivait de sa belle main de poète : «Il y a maintenant une hémorragie de la réalité qui ne s'arrêtera jamais. Nous serons à jamais ouverts-déchirés.» André du Bouchet écrit ces deux phrases, solides et tremblantes à la fois, en août 1953. On dit quoi, après ? On bredouille des noms, Blanchot, Giacometti, Celan. On dira que ça nous fait une belle jambe. On n'aura pas tort. Qu'est-ce qu'on fait du naturalisme, maintenant ? De cette sale esthétique de la honte et du mensonge, qu'est-ce qu'on fait ? Les tristes noyades dans les effets de réel, on en fait quoi ?.
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