VIVEMENT DIMANCHE
(Film visible sur Netflix)
SYNOPSIS
Barbara (Fanny Ardant) est la secrétaire de Julien Vercel (Jean-Louis Trintignant), agent immobilier. Secrètement amoureuse de lui, elle va l'aider à se tirer d'affaire lorsqu'il est accusé de deux meurtres. Julien, recherché par la police, se cache, tandis que Barbara mène l'enquête.
DÉTAILS
10 août 1983 / 1h 55min / Policier
De François Truffaut
Par Jean Aurel, François Truffaut
Avec Fanny Ardant, Jean-Louis Trintignant, Jean-Pierre Kalfon
https://youtu.be/dJnDWOGIIyE
CRITIQUE
Après le tragique La femme d’à côté, le réalisateur souhaite revenir à plus de légèreté, baignée tout de même dans une ambiance de série noire. Le déclic s’est produit sur le tournage de La femme d’à côté justement. En visionnant les rushes d’une scène nocturne avec Fanny Ardant, un assistant en fait remarquer l’aspect série noire des images. Truffaut tient le moteur de son prochain film.
"Mon choix s’est porté sur ce roman de Charles Williams, car il décrit une enquête menée par une femme de tous les jours, une secrétaire. Insatisfait par La mariée était en noir, que j’ai adapté de William Irish en 1967, et qui était trop ensoleillé, j’ai choisi de tourner Vivement dimanche ! presque entièrement de nuit et surtout en noir et blanc. Le matériel est celui de la comédie policière, le ton est plutôt euphorique."
Euphorique est le terme adéquat.
Malgré une histoire typiquement policière - Julien Vercel accusé de meurtres et caché dans son agence laisse sa secrétaire mener l’enquête -, Truffaut opte pour un décalage comique entre les images foncièrement inquiétantes (très beau noir et blanc de Nestor Almendros) et le comportement de ses personnages. On savoure évidemment la mise en avant d’une femme dans un rôle généralement tenu par un détective plus classique.
On savoure la relation entre Jean-Louis Trintignant et Fanny Ardant, qui, d’abord fondée sur une condescendance professionnelle, se transforme en affectueux respect. Tous ces éléments se mettent en place dans une belle fluidité, malgré quelques invraisemblances qui, finalement, apportent un cachet touchant à ce "dimanche" particulier.
Parmi les suppléments, les commentaires de Jean-Louis Trintignant, dont voici un extrait : "J’avais rencontré Truffaut dans un festival et je lui avais dit : "tous les films que vous avez faits comme acteur, j’aurais pu les faire, et mieux". Il m’a dit : "Avez-vous vu La chambre verte ?". J’ai répondu non. Il me l’a montré, et j’ai trouvé Truffaut extraordinaire dans ce film, l’air complètement halluciné.
C’est vrai que je n’aurais pas été aussi bon." Egalement proposé un sujet réalisé sur le tournage du film. Truffaut s’explique sur son choix d’utiliser le noir et blanc, option artistique suicidaire vis-à-vis des télévisions à l’époque.
Mais le plus intéressant dans ces bonus reste la dernière apparition publique de Truffaut le 13 avril 1984, dans l’émission Apostrophes de Pivot. Il y vient présenter son livre d’entretien avec Hitchcock complété et réédité. Atteint d’une tumeur au cerveau, le réalisateur s’éteindra à l’hôpital américain de Neuilly le 21 octobre 1984.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
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