LES INCORRUPTIBLES
SYNOPSIS
A Chicago durant les années trente, lors de la prohibition, Al Capone règne en maître absolu sur le réseau de vente illégale d'alcool. Décidé à mettre un terme au trafic et à confondre Al Capone, l'agent Eliot Ness recrute trois hommes de confiance, aussi intraitables que lui. Ensemble, les quatre "incorruptibles" partent en guerre contre le gang de Capone...
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/4U_3miZL_5Y
DÉTAILS
21 octobre 1987 en salle / 1h 59min / Policier
Date de reprise 29 mai 2013
De Brian De Palma
Par David Mamet, Paul Robsky
Avec Kevin Costner, Sean Connery, Charles Martin Smith
Titre original The Untouchables
CRITIQUE
A chaque fois qu’il apparaît dans le film, Capone/De Niro nous tétanise et nous écrase impitoyablement : c’est le sens de ces spectaculaires plongées verticales sur le gangster, sur fond de composition circulaire qui nous enserre (la conférence de presse pendant le rasage, le dîner avec la batte de baseball).
Si De Palma convoque Eisenstein et Le Cuirassé Potemkine lors d’une autre séquence « verticale », celle de l’escalier à la gare de Chicago, ce n’est pas seulement, comme il l’a souvent répété, pour remplacer une poursuite trop onéreuse entre train et voiture, mais aussi pour le message d’Eisenstein : comment les forces de l’argent (ici les sbires de Capone) tentent d’écraser le peuple innocent (ici Ness et la femme au landau).
De même, le travelling avant subjectif, héritage de Hitchcock et figure préférée de De Palma, n’est pas seulement un moyen narratif pour impliquer le spectateur dans le suspense, c’est aussi un moyen symbolique qui évoque une traversée des ténèbres ; traversée tantôt trompeuse (Ness s’approchant d’un suspect dans une ruelle), tantôt maléfique (le tueur au couteau cherchant Malone dans son appartement), tantôt tragique (Malone allant vers son destin).
Dans tous les cas, l’humanité chez De Palma avance à tâtons, pleine d’incompréhension. Le seul travelling avant entièrement positif et lumineux (l’avancée triomphante vers le pont à la frontière canadienne, sous une musique héroïque d’Ennio Morricone) est de courte durée et marque d’ailleurs la séparation entre les deux parties du film, entre la construction des Incorruptibles et leur destruction. Pris dans l’élan de leur victoire, ces derniers arpentent leur territoire sans se méfier (plan-séquence euphorique autour de l’ascenseur du commissariat) et tombent alors dans le précipice et l’horreur. Avec De Palma, amoureux fou de Vertigo, la Chute n’est jamais loin.
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