SACHA
(série ARTE)
SYNOPSIS
Procureure à Genève, Anne Dupraz vient de tirer sur Gilles Sarreti, le propriétaire d’une pizzeria. Alors que l’homme est entre la vie et la mort à l’hôpital, l’affaire sidère les collègues de la magistrate, à commencer par Antoine Dupraz, son ex-mari, procureur général, pour qui ce geste demeure incompréhensible. Interrogée par la procureure Carla Meier, récemment nommée, Anne refuse de s’expliquer.
Quelques semaines plus tôt, un doigt de femme avait été découvert dans la cuisine de l’établissement, mobilisant les inspecteurs Jasna Shaqiri et Thomas Hoffman. Au fil des auditions, Anne finit par révéler qu’elle s’est prostituée à Paris, de 19 à 24 ans, sous le nom de Sacha pour le compte de Sarreti, qui s’appelle en réalité Philippe Teissier.
Elle avoue également avoir participé à l’enquête sur lui, en toute illégalité. C’est ainsi qu’elle a approché Mila, une jeune prostituée roumaine, qui lui a confié avoir vu l’assassin de Larissa, une travailleuse du sexe disparue...
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/JnIAujVIIW0
DÉTAULS
Depuis 2021 / 52 min / Drame
Créée par Nicole Castioni, Flavien Rochette, Léa Fazer
Avec Sophie Broustal, Thibaut Evrard, Michel Voïta
Nationalités Suisse, France, Allemagne
CRITIQUE
Thriller psychologique en six épisodes, Sacha n’est pas un pur produit de fiction: l’histoire s’inspire directement de celle de Nicole Castioni, telle que racontée dans son livre Le Soleil au bout de la nuit (Albin Michel), paru en 1998.
Cette députée au Grand Conseil genevois révélait alors comment elle s’était retrouvée, à l’âge de 20 ans, à vendre son corps rue Saint-Denis à Paris, après avoir suivi un homme qui lui promettait une carrière de comédienne.
Le témoignage bouleversant d’une descente aux enfers, celle d’une jeune fille victime d’une relation toxique et violente, gardée sous emprise et exploitée pendant cinq longues années.
A l’époque, le livre avait fait grand bruit et le tour des plateaux TV français. Nicole Castioni, de son côté, a poursuivi ses carrières de politicienne, juge et écrivaine. Deux décennies plus tard, elle revient porter à l’écran son récit d’innocence volée, de vie fracassée avec l’aide de la réalisatrice et scénariste genevoise Léa Fazer. «Une femme de 30 ans qui témoigne, c’est quelque chose. Mais quand c’est une mère de 50 ans, tout à coup, ça résonne autrement, souligne cette dernière. On voit les zones où les dégâts sont irréversibles.»
Nicole devient donc Anne (Sophie Broustal, parfaite entre douleur et dignité), mère divorcée et coupable de l’impardonnable mais ne pouvant (voulant?) s’expliquer. Pour la cuisiner durant sa garde à vue, on convoque une consœur impartiale (Isabelle Caillat), sceptique quant aux motivations profondes de son geste.
Au fur et à mesure des interrogatoires et des flash-back, on comprend pourtant que la meurtrière est aussi victime, de son passé sur le trottoir (sous le nom de Sacha) mais aussi d’abus subis enfants au sein de sa famille.
Des traumatismes qui en appellent d’autres, difficiles à digérer, d’autant plus à dire. «C’était important de mettre en scène la réception de cette parole, précise Léa Fazer. L’enquête policière enchâssée représente une métaphore de l’enquête personnelle, cette pulsion qu’on a tous de comprendre qui on est.»
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