Abandonné par sa femme, Michel Descombes, horloger à Lyon, élève seul son fils, Bernard. Un jour, la police vient faire une perquisition à son domicile. Surpris, le père apprend que son fils est en fuite avec sa compagne car il a tué un des gardiens d'une usine. Michel se rend alors à l'évidence, il ne connaît pas vraiment Bernard. Lorsque ce dernier se fait arrêter, Mr Descombes met tout en œuvre pour créer une véritable relation avec lui.
DÉTAILS
16 janvier 1974 / 1h 45min / Drame
De Bertrand Tavernier
Avec Philippe Noiret, Jean Rochefort, Jacques Denis
https://youtu.be/gOE1bpHaXac
UNE IDÉE DE LECTURE
"L'Horloger d'Everton"
Georges Simenon
EAN : 9782253142843
192 pages
Éditeur : Le Livre de Poche (15/11/2000)
Résumé
La fugue, la délinquance, le meurtre : en quelques jours, pour une amourette avec une fille de son âge, Ben Galloway, à seize ans, a commis l'irréparable. C'est dans la prison d'Indianapolis que son père, Dave, modeste horloger d'un village de l'Etat de New York, le retrouve. Mais le garçon se mure dans un silence hostile que n'entameront ni le procès, ni la condamnation à la prison perpétuelle. Comment ce fils qu'il a élevé seul a-t-il pu devenir à ce point un étranger ? Qu'adviendra-t-il de l'enfant qui naîtra de la brève union de Ben et de Lilian ? Un roman poignant aux résonances dramatiquement actuelles, dont s'est inspiré Bertrand Tavernier pour son film L’Horloger de Saint-Paul.
CRITIQUES DU FILM
L’histoire de "L'Horloger de Saint-Paul" commence au lendemain des législatives de 1973 : Michel Descombes (Philippe Noiret) et ses amis s’indignent du recul de la droite et fustigent la gauche. En rentrant dans son appartement du quartier de Saint-Paul à Lyon, l’horloger s’étonne de l’absence de son fils, qu’il a du élever sans sa mère et a qui il laisse beaucoup de liberté.
Le lendemain, il reçoit la visite de la police : le commissaire Guilboud (Jean Rochefort) lui apprend alors que son fils a tué un homme et qu’il est en cavale avec sa petite amie. C’est un vrai choc pour Michel, qui se rend compte qu’il ne connaît rien du jeune homme qu’il a vu grandir.
Très vite, le père est assailli par les journalistes : on donne au crime de son fils un caractère politique, ce qui énerve le père, qui ne souhaite le bien-être de son enfant. C’est alors que naît une nouvelle complicité entre le fils criminel, déjà blasé par la vie, et le père horloger, dépassé par les évènements mais solidaire de son fils malgré tout.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Emma, fille de paysan, épouse un officier de santé. Idéaliste et romanesque, elle perd rapidement ses illusions de bonheur face à la grossiereté des petits bourgeois normands. Elle devient la maîtresse d'un gentilhomme du voisinage qui l'abandonne, puis d'un clerc de notaire.
DÉTAILS
3 avril 1991 / 2h 20min / Drame
De Claude Chabrol
Avec Isabelle Huppert, Jean-François Balmer, Christophe Malavoy
https://youtu.be/6Obj8rCj2T0
IDÉE DE LECTURE
Madame Bovary de Gustave Flaubert
C'est l'histoire d'une femme mal mariée, de son médiocre époux, de ses amants égoïstes et vains, de ses rêves, de ses chimères, de sa mort. C'est l'histoire d'une province étroite, dévote et bourgeoise.
C'est, aussi, l'histoire du roman français. Rien, dans ce tableau, n'avait de quoi choquer la société du Second Empire. Mais, inexorable comme une tragédie, flamboyant comme un drame, mordant comme une comédie, le livre s'était donné une arme redoutable : le style. Pour ce vrai crime, Flaubert se retrouva en correctionnel.
Aucun roman n'est innocent : celui-là moins qu'un autre. Lire Madame Bovary, au XXIe siècle, c'est affronter le scandale que représente une œuvre aussi sincère qu'impérieuse. Dans chacune de ses phrases, Flaubert a versé une dose de cet arsenic dont Emma Bovary s'empoisonne : c'est un livre offensif, corrosif, dont l'ironie outrage toutes nos valeurs, et la littérature même, qui ne s'en est jamais vraiment remise.
CRITIQUES DU FILM
Il est un point sur lequel ce film est une réussite : il prouve avec éclat la phénoménale puissance littéraire de l’œuvre de Flaubert, absolument intransposable à l’écran, pour peu qu’on décide de s’en tenir paresseusement à la seule trame narrative de son roman.
Chabrol, étonnamment frileux dans cette adaptation, semble pétrifié par son sujet. On pourrait à la rigueur lui excuser les coupes franches, mais déconcertantes, dans le récit, qui expédient des éléments pourtant essentiels, à commencer par l’éducation d’Emma et son bovarysme, justement. Le film n’en fait pas moins 2h15, durant lesquelles l’intérêt semble avant tout de montrer qu’on a mis les moyens dans la reconstitution historique : façades, rues, calèches, costumes, tout cela sent bon le film français à gros budget, pour un rendement proche des téléfilms de France 3. Mention spéciale au thème musical, particulièrement insupportable.
On peut néanmoins saluer la prestation des comédiens ; Balmer, en crétin attachant, est tout à fait convaincant, et la capacité d’Isabelle Huppert à varier le ton et changer de visage au gré des circonstances est un des beaux aspects, spécifiquement pictural, du film.
Flaubert a écrit « un livre sur rien, dont la puissance tiendrait dans la force de son style » : chez Chabrol, il ne subsiste que la première partie de ce programme, alignement fade de chapitres dont la saveur initiale se perd sous les affres de la sage et scolaire application.
C’est là que ce film désole : qu’on puisse imaginer le nombre de spectateurs passés à côté du chef d’œuvre romanesque en s’étant contenté de cet ersatz insipide.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Betty, jeune femme alcoolique et paumée, réprouvée par son mari et sa famille, se réfugie dans le restaurant "Le Trou" où elle fait la connaissance de Laure, l'amante du patron Mario. Laure l'aide et devient une amie. Mais Betty envie sa tranquille assurance et l'amour qui la lie à son compagnon. Quand elle s'éprend à son tour de Mario, les choses basculent. Est-elle la victime de sa famille bourgeoise ou un monstre d'égoïsme inconscient ?...
DÉTAILS
19 février 1992 / 1h 43min / Drame
De Claude Chabrol
Avec Marie Trintignant,
Stéphane Audran, Jean-Francois Garreaud
https://youtu.be/Lqr2PIDvMKo
CRITIQUES
Betty de Claude Chabrol
Avec Betty, Chabrol retrouve l’univers de Simenon, qu’il connaît comme sa poche, et signe une étude psychologique très noire digne de ses meilleures réussites des années 70. Malgré sa proximité avec l’écrivain, Chabrol n’avait adapté Simenon qu’une fois avant Betty : Les Fantômes du chapelier en 1982. Dix ans plus tard, le cinéaste s’attaque à un roman entièrement dénué d’action, centré sur un personnage féminin, en restant le plus fidèle possible à Simenon. Betty montre la déchéance d’une femme, alcoolique, privée de ses enfants, qui erre dans les bars, le cœur brisé. Betty a été répudiée par la famille bourgeoise de son mari en raison de son infidélité. Le film la montre tour à tour épave, victime et monstre d’égoïsme. Chabrol met en place un très subtil système de retours en arrière, enchâssés les uns dans les autres qui permettent de raconter l’histoire de Betty sans jamais quitter la salle de restaurant d’une auberge, sobrement baptisée « le Trou » et une chambre de l’hôtel particulier de son propriétaire, refuge de la jeune femme. Dans « le Trou », cet endroit sinistre, un aquarium où s’agitent quelques poissons, qui apparaît de manière récurrente à l’image, devient la métaphore du film.
Betty conte une descente aux enfers mais aussi, de manière plus surprenante, la stratégie invisible d’une vampirisation, et d’une mise à mort, avec l’étrange relation qui se noue entre Betty et Laure, la maîtresse du patron du « Trou ». Betty permet de retrouver Chabrol au sommet de son art. C’est l’un de ses films les plus brillamment mis en scène, les plus cruels aussi. Interprétation impressionnante de Marie Trintignant (Betty, le meilleur rôle de sa carrière) et de Stéphane Audran (Laure).
UNE IDÉE DE LECTURE
Georges Simenon
EAN : 9782253124924
160 pages
Éditeur : Le Livre de Poche (14/03/2008)
Résumé du roman
Après trois jours d'errance et d'alcool, épuisée et à bout de nerfs, Betty a l'air d'une bête blessée. Comment est-elle arrivée dans ce restaurant-boîte de nuit des environs de Paris, triste refuge d'une faune bourgeoise et cossue ? Pourquoi Laure, une habituée de l'endroit, recueille-t-elle cette fille à la dérive ? Entre la bourgeoise vieillissante et déchue et l'étrange créature, naissent de mystérieuses relations d'hostilité et de secrète affection. Lentement, Betty reprend ses esprits et révèle à sa bienfaitrice l'enchaînement d'échecs et de vices qui l'a détruite.
Laure ignore encore la vraie nature de Betty. Est-elle une mal-aimée ou un être foncièrement pervers ? C'est alors qu'un homme entre en scène et la vérité, peu à peu, apparaît, imprévisible et fatale.
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Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
André Polonski, pianiste virtuose, et Mika Muller, PDG des chocolats Muller, se sont mariés à Lausanne. Auparavant, André a épousé Lisbeth dont il a eu un fils, Guillaume. Le jour de ses six ans, alors qu'ils étaient de passage en Suisse chez Mika, Lisbeth s'est tuée dans un accident de voiture.
La jeune Jeanne Pollet, qui prépare le concours de piano de Budapest, apprend qu'elle aurait été échangée le jour de sa naissance avec Guillaume. L'infirmière aurait interverti les bracelets des deux bébés.
A la recherche de ses origines et d'un mentor, l'ambitieuse débutante tente de s'approcher du maître. Cette intrusion va ébranler l'édifice familial.
DÉTAILS
25 octobre 2000 / 1h 39min / Drame, Policier
De Claude Chabrol
Avec Isabelle Huppert, Jacques Dutronc, Anna Mouglalis
https://youtu.be/vSf8Hyo6WRE
CRITIQUES
Polar implosif d’une suprême élégance, Merci pour le chocolat nous restitue un Claude Chabrol en forme étincelante, au sommet de sa virtuosité un brin perverse, de sa perversité tranquillement virtuose. L’occasion d’une rencontre avec le réalisateur.
Vous ne trouvez pas que ce titre, Merci pour le chocolat, fait comédie légère ?
Claude Chabrol – Moi, au départ, je n’aimais pas le titre, on voulait le changer. J’avoue que c’est ma femme qui m’a dit : Tu ne te rends pas compte : moi, un film qui s’appelle Merci pour le chocolat, je vais le voir, quoi qu’il soit. C’est un titre formidable !? Je suis sûr qu’elle a raison. C’est comme le coup de Poulet au vinaigre, qui est un titre à la con. J’avais dit à Marin Karmitz, à qui j’avais suggéré le titre : On ne va quand même pas l’appeler Poulet au vinaigre ?!? Et il m’avait répondu : Mais si !? Moi, pour les titres, je suis mauvais, et j’ai trouvé que c’était un bon titre pour moi. D’ailleurs, je vous signale qu’il paraît que c’est une citation d’Aragon’ Si, si ! D’un seul coup, ça devient sérieux, hein ? Mais bon, comme c’est Gérard Oury qui a dit ça à Isabelle Huppert, je ne suis pas entièrement sûr(rires)?
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Sophie, bonne analphabète et secrète mais dévouée, est engagée au service d'une famille bourgeoise de Saint-Malo. Son amitié avec la postière, curieuse et envieuse, va déclencher une série de drames. Claude Chabrol peint avec noirceur le milieu bourgeois provincial.
DÉTAILS
30 août 1995 / 1h 51min / Drame
De Claude Chabrol
Avec Isabelle Huppert, Sandrine Bonnaire, Jacqueline Bisset
https://youtu.be/H63eq2zYsI0
CRITIQUES
On pourrait imaginer que le seul nom de Chabrol est un argument publicitaire suffisant pour vendre un film de Chabrol, mais, comme il faut faire flèche de tout bois au pays du marketing, on nous précise que Bong Joon-Ho a déclaré qu’il avait La Cérémonie en tête lorsqu’il a tourné son Parasite, Palme d'or du Festival de Cannes (en des temps où celui-ci existait encore), mais qui n’aurait peut-être pas autant retenu l’attention si son scénario paranoïaque et totalement irréaliste n’était tombé à pic dans une époque nourrie de théories complotistes.
Il est vrai que La Cérémonie n’est guère plus vraisemblable. Sophie, l’héroïne interprétée par Sandrine Bonnaire, est censée être totalement analphabète - c’est d’ailleurs le titre français du roman de Ruth Rendell qui a inspiré le film -, elle est même incapable d’acheter un croissant à la boulangerie autrement qu’en présentant un gros billet, puisque la monnaie fait partie des éléments indéchiffrables de l’univers qui l’entoure et qu’il n’est pas question pour elle d’avouer son handicap. Mais, si telle est vraiment sa condition, on aimerait savoir, par exemple, comment elle a pu acheter un billet de train et reconnaître la gare où elle devait descendre pour passer son entretien d’embauche et, préalablement, comment elle a été en mesure de s’occuper d’un père paralysé (même s’il est probable qu’elle a aussi pris soin de hâter sa fin).
On voit bien l’intérêt géométrique et dramatique du principe qui consiste à l’associer à une postière qui sait, elle, si bien lire qu’elle passe une partie de son temps à décacheter le courrier de certains habitants du village, mais l’analphabétisme n’est ici qu’un mcguffin ou, si l’on préfère, un révélateur. Dans les bonus du DVD, Chabrol explique qu’il a transposé le roman original aujourd’hui, mais qu’il en gardé la ligne directrice ; sa co-scénariste, Caroline Eliacheff, précise qu’elle a emprunté un certain nombre d’éléments authentiques à l’affaire des diaboliques sœurs Papin (dont, sauf erreur, Ruth Rendell s’était elle-même inspirée). Le tout, bien mélangé et cuit à point, ferait de La Cérémonie, tous les deux nous l’affirment - et Sandrine Bonnaire aujourd’hui contresigne -, un film sur la lutte des classes.
Mais il faut se méfier avec Chabrol, qui ne craignait pas de dire qu’il trouvait bien vaine la distinction entre intérêt collectif et intérêt individuel et qui attaquait rituellement la bourgeoisie, certes, mais comme Labiche pouvait le faire dans ses comédies au XIXe siècle, autrement dit en souriant, avec une espèce de bonhomie ambiguë. À supposer qu’il entende nous faire éprouver de la sympathie pour son héroïne, ce n’est pas à côté de celle-ci qu’il s’assiéra pour regarder la télévision, car il faudrait alors qu’il se cogne l’émission de Pascal Sevran La Chance aux chansons - c’est à côté de ses employeurs qui, eux, portent leur choix sur une retransmission du Don Giovanni de Mozart.
Ceux-ci sont représentés à maintes reprises de façon caricaturale - Jean-Pierre Cassel en particulier joue les imbéciles avec une conviction qui n’est pas loin d’imposer le respect -, mais il n’y a rien là qu’on n’ait déjà vu ou entendu chez Chabrol, à commencer par les platitudes échangées dans des scènes de repas en passant par des temps volontairement morts et les accords grinçants de la musique de Matthieu Chabrol.
Rien de bouleversant, donc, sauf, peut-être, une scène qui se glisse comme une parenthèse dans l’histoire : intervenant en tant que bénévole pour une collecte de vêtements organisée par le Secours Catholique, Jeanne la postière, entraînant dans son sillage son amie Sophie, frappe à la porte d’un vieux couple et rejette la moitié du contenu du sac que celui-ci avait préparé pour la circonstance : on ne fait pas la charité en offrant du linge usé et troué.
Cette parenthèse pourrait bien constituer à la vérité le nœud de l’histoire. Si odieuse que soit la postière, le message qu’elle fait passer ne peut que provoquer un certain malaise chez tout spectateur normalement constitué : ne nous sommes-nous jamais acheté une bonne conscience à peu de frais ? Mais quelque chose d’autre, de plus pervers, se dessine dans cet épisode : ne pouvant supporter la supériorité matérielle des bourgeois et ne trouvant pas une compensation suffisante dans l’interception de leur courrier, la postière se console en manipulant son amie : officiellement, elle incite celle-ci à se libérer de l’emprise de ses maîtres, mais, ce faisant, elle la manipule, elle la pousse au crime, elle la fait tomber sous sa propre domination - même si certains éléments nous feront découvrir que la victime est peut-être moins naïve qu’il ne paraît. Le dénouement, dont nous nous bornerons à dire qu’il est sanglant, fait de toute façon entrer la postière - intervention divine ? - dans la même catégorie que les bourgeois qu’elle jalouse tant.
La Cérémonie est donc bien un film sur la lutte des classes, mais Chabrol, loin de s’écrier en brandissant un drapeau rouge « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous », constate que la stratification de la société est inévitable, fatale, et, si l’on peut dire, gigogne, puisque, sans être forcément fondée sur l’argent, elle existe (ou renaît) à l’intérieur même de chaque classe. Il y a là beaucoup plus de Montesquieu que de Marx.
L’autre constat, vieux cheval de bataille chabrolien, est celui de l’aliénation. On se souvient du dénouement des Noces rouges : on demande aux amants si, plutôt que d’assassiner le mari, il n’eût pas été plus simple pour eux de partir, et l’amant répond : « Non, nous n’avons jamais songé à partir. » Ici, de la même manière, il eût été mille fois plus simple pour l’héroïne d’avouer son analphabétisme, mais l’idée ne lui a pas traversé l’esprit. Pire encore : quand son secret est percé à jour et qu’on lui offre la possibilité d’apprendre à lire, elle se braque et revendique sa condition d’analphabète. Elle aussi n’a jamais songé à partir.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
La vraie philosophie de Star Trek depuis ses origines en 1960
SYNOPSIS
Après un siècle de silence, les klingons refont surface. Déterminés à réunifier leur empire, ils déclarent la guerre à la Fédération des planètes unies. Officier en disgrâce de la Starfleet, Michael Burnham se retrouve au centre du conflit.
DÉTAILS
Depuis 2017 / 42min / Aventure, Science fiction
De Bryan Fuller, Alex Kurtzman
Avec Sonequa Martin-Green, Doug Jones, Anthony Rapp
Nationalité U.S.A.
Chaîne d'origine CBS All Access
En relation avec Star Trek
CRITIQUES
Apparemment, la Fédération a subi un cataclysme plus d’un siècle plus tôt : soudain, dans l’espace, le dilithium a explosé. Cet événement dévastateur, connu sous le nom de la Brûlure, a rendu le voyage dans l’espace presque impossible. La Fédération s’est retirée, elle n’existe quasiment plus et n’a plus l’influence qu’elle avait autrefois. Cette nouvelle a complètement dévasté Burnham, qui prend un sacré coup émotionnellement. Mais si ce futur dans lequel elle a débarqué est sans Fédération, ce début de saison offre tout de même un halo d’espoir.
Ce saut dans le temps pourrait, au départ, semblé être une façon de se dérober pour la série, un moyen d’échapper au piège dans lequel la série s’est enfermée quand elle a décidé d’être un préquel. Mais en fin de compte, ce saut de plusieurs siècles est la bonne solution. La fin de la saison 2 a expliqué certaines choses et maintenant, Star Trek Discovery peut s’envoler de ses propres ailes, la série peut enfin s’éloigner de la mythologie générale et se concentrer sur des histoires riches, qui résonnent avec le public. Elle peut repartir sur de bonnes bases en allant de l’avant, sans oublier d’où elle vient.
On ne sait pas si ce saut dans le temps était l’idée de départ des producteurs, mais c’est clairement ce qui avait de mieux à faire pour revigorer la série. Evidemment, sans les événements des deux premières saisons, l’impact émotionnel de ce premier épisode de saison 3 n’aurait pas été le même. Sans ce regard antérieur à la série originale, nous n’aurions pas vraiment connu Michael Burnham de la même manière. Mais le problème des préquels, est qu’ils sont parfois trop étroitement liés à ce que le public connais déjà et n’a pas vraiment beaucoup de place pour respirer.
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Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Philippe Miller est un escroc solitaire qui vit sur les routes.
Un jour, il découvre par hasard un chantier d'autoroute abandonné, arrêté depuis des années par des écologistes qui voulaient sauver une colonie de scarabées.
L'arrêt des travaux avait été une catastrophe économique pour les habitants de cette région.
Philippe y voit la chance de réaliser sa plus belle escroquerie. Mais son mensonge va lui échapper.
DÉTAILS
11 novembre 2009 / 2h 10min / Drame
De Xavier Giannoli
Avec François Cluzet, Emmanuelle Devos, Gérard Depardieu
CRITIQUES
Ce film dont le thème a priori ne m'interpellait pas spécialement et qui restera l'une de mes plus belles découvertes cinématographiques.
A partir d'un fait réel, l'histoire d'un solitaire qui va monter une monumentale escroquerie à tous les niveaux, ayant découvert, par hasard, un chantier d'autoroute abandonné depuis deux ans, véritable catastrophe économique pour toute la région.
Philippe Miller, c'est ainsi qu'il se fait appeler, est accueilli comme le messie : les fournisseurs le courtisent, les ouvriers, ravis de la reprise des travaux, se mettent à son entière disposition, fêtant ce patron providentiel qui leur redonne confiance.
L'homme est taiseux et ne livre rien de sa vie, mais peu à peu, et c'est une des réussites du film, il s'ouvre à la vie, aux autres, et se met à croire à ce projet insensé qu'il a créé de toutes pièces.
Il faut saluer la prestation exceptionnelle de François Cluzet tour à tour sombre et tourmenté, puis abandonné et heureux tel un enfant, dans les bras d'Emmanuelle Devos, remarquablement juste dans ce rôle de mairesse plus ou moins esseulée qui s'éprend de cet homme en détresse auquel elle croit.
Une magnifique peinture de la France en crise, et de ces gens qui la peuplent, un cinéma fait pour eux, avec amour et par amour.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Paul dirige avec compétence le prospère Hôtel du Lac qu'il vient de racheter. Son épouse, Nelly, est ravissante, et son fils, un charmant bambin. Les clients affluent. Pourtant, Paul dort mal. Quelque chose l'oppresse. Il se met à regarder Nelly différemment.
Insouciante et gaie, ne passe-t-elle pas trop de temps à faire des courses avec son amie Marylin ? Quelle est exactement la nature de ses liens avec Martineau, un client régulier de l'hôtel, propriétaire d'un gros garage de la ville voisine ?
Peu à peu, Paul perd pied. Il se met à surveiller les faits et gestes de Nelly, qu'il surprend un jour, sur une île, avec Martineau. Chabrol reprend trente ans plus tard un scénario que Clouzot ne put tourner. En entomologiste, il observe la montée de la folie chez un homme ordinaire.
DÉTAILS
Bande-annonce L'Enfer
16 février 1994 / 1h 40min / Drame, Romance
De Claude Chabrol
Avec Emmanuelle Béart, François Cluzet, Marc Lavoine
CRITIQUES
Un drame de Claude Chabrol au climat doux amer cher à ce réalisateur de talent. Sur une mise en scène de grande qualité, le scénario, signé lui aussi par Claude Chabrol, mêle de manière subtile suggestion et réalité. Il nous conte une histoire sentimentale intense qui tourne à la psychose dramatique avec un suspense habilement mené.
L'affiche est somptueuse : Emmanuelle Béart, débordante de sensibilité, est éblouissante. Quant à François Cluzet, il se révèle lui aussi, magistral dans un rôle délicat de personnage excessif. Le pitch : Paul et sa femme Nelly dirigent l'Hôtellerie du Lac. Nelly, une jeune femme ravissante, est profondément amoureuse de son mari dont la jalousie va tourner à l'obsession …
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
La culpabilité peut-elle se transmettre, comme certaines maladies, de génération en génération ? Quels effets une faute non expiée peut-elle avoir pour le coupable mais aussi pour ses descendants et sa famille ?
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, dans l'atmosphère délétère des règlements de compte liés à la collaboration, une femme est acquittée d'un crime qu'elle aurait peut-être commis.
De nos jours, pendant les dernières élections municipales, un tract anonyme adressé à ses descendants vient faire ressurgir ce trouble passé...
DÉTAILS
19 février 2003 / 1h 44min / Drame, Thriller
De Claude Chabrol
Avec Benoît Magimel, Nathalie Baye, Suzanne Flon
Nationalité français
CRITIQUES
Une fois de plus Chabrol plonge son petit nez chafouin dans les secrets intimes de notre bourgeoisie provinciale faite comme chacun le sait d’hypocrisie, de mensonges, de veuleries et de coups bas en tout genre.
Dans ce village girondin en pleine période d’élections municipales tout semble se liguer contre Nathalie Baye, femme du plus gros pharmacien de la ville qui tente de succéder au maire en place. Les lourds secrets de sa famille ont été retracés en bloc sur un trac distribué par un mystérieux corbeau.
Il faut dire que les deux familles qui ont uni leurs liens depuis plusieurs décennies ont quelques casseroles accrochées à leurs basques avec comme porte drapeau ce grand-père autrefois collaborateur qui aurait participé à la déportation d’enfants juifs et qui aurait été assassiné par sa propre fille (Suzanne Flon). Bernard Le Coq symbolise à lui seul le mélange devenu incestueux des deux familles : veul, hableur et coureur de jupons.
Pour couronner-le tout le fils rentre des Etats-Unis pour concrétiser une union incestueuse avec sa cousine devenue par le jeu des remariages sa demi-sœur. Tout ça se terminera par l’élection de Nathalie Baye et la mort de Le Coq après avoir tenté de violer sa belle-fille. Rien que du beau monde !
Ce type de portrait est dans les habitudes de Chabrol mais cette fois-ci il corse la note encore plus que d’habitude. Le problème c’est que ces personnages sont globalement froids et manquent de l’humour qui faisait tout le délice de « Poulet au vinaigre » ou « L’inspecteur Lavardin » avec Poiret, Brialy ou Laffont.
Son tableau de famille est pourtant plus vraisemblable car dans la vraie vie les gens ont rarement du recul et de l’humour sur leur comportement. Oui c’est vrai mais c’est aussi moins drôle !
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Victor a soixante ans, Betty, la moitié de son âge. Ils forment un couple disparate et bien malin qui pourrait dire leurs rapports réels, sinon ceux d'une association de malfaiteurs. Ils sillonnent la France et les pays limitrophes a bord d'un camping-car, recherchant particulièrement les congrès professionnels ou Betty se charge de trouver des pigeons. Ils ne se font jamais prendre car ils restent modestes dans leurs exactions. Jusqu'au jour ou une de leurs opérations les entraine sur le terrain inconnu et dangereux du blanchiment de l'argent douteux.
DÉTAILS
15 octobre 1997 / 1h 45min / Policier, Comédie
De Claude Chabrol
Avec Michel Serrault, Isabelle Huppert, François Cluzet
https://youtu.be/3OXYAWShI4M
CRITIQUES
Après le choc chabrolien de 1995 nommé La Cérémonie, Rien ne va plus paraît un divertissement mineur, certes dans la veine de son auteur, acide à souhait. Mais cette histoire d’escrocs minables ne va pas au-delà de la sympathie naturelle qu’on éprouve pour les acteurs principaux : ils y sont en effet très bons. L’affaire débute par les entreprises de séduction d’une jolie femme, qu’interprète Isabelle Huppert avec une forme de gourmandise : elle s’appelle Betty et se présente comme "sous-directrice de contentieux à l’UAP".
Et elle va d’abord pigeonner un pauvre nigaud qu’incarne l’excellent Jackie Berroyer. Le cadre est symbolique : un casino où, dans tous les sens du terme, "rien ne va plus". Le naïf est endormi par la machiavélique Betty (coup classique du soporifique dans le verre), avant de se faire dépouiller par un duo de malfaiteurs père-fille presque incestueux.
Ce délit initial s’étire un peu trop, Chabrol exploitant l’ironie prévisible de la situation, semblant s’amuser, comme ses personnages, du sale coup qui vient d’être joué.
La suite est un road movie d’abord en camping-car, puis en télésiège et enfin en avion, l’ensemble offrant tout de même son lot de scènes réjouissantes où s’exprime l’humour sarcastique du réalisateur : ainsi, Chabrol porte un regard toujours aussi narquois sur le petit écran (sur du Morandini - période "Tout est possible" - glisse un œil distrait), s’amuse à perturber un congrès européen de dentistes ("ils ont l’air assez prétentieux pour être des bonnes poires"), imagine un trésorier bourgeois parfaitement stupide (qu’interprète François Cluzet), mais finalement a l’air de se foutre comme d’une guigne de son intrigue, tant elle semble le prétexte à la mise en scène de personnages baroques ou de situations absurdes, évoquant même parfois, par quelques outrances, un Mocky orthodoxe.
On a constamment l’impression que le récit chemine selon les humeurs de son auteur, "à sauts et à gambades". Lorsqu’il plaît à Chabrol de prendre un peu le soleil, tout ce beau monde finit en Guadeloupe, dans une ambiance de téléfilm parodique. Le scénario bifurque alors vers le grand n’importe quoi assumé. C’est à ce moment que Jean-François Balmer, alias monsieur K, s’empare de la fiction, à travers le rôle d’un psychopathe. Si on suit le gentil délire, on pourra prendre le billet du retour vers la Suisse. Sinon, il ne reste plus qu’à se noyer dans le lagon.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.
Fin du XIXème, Joseph Bouvier est révoqué de l'armée à cause de ses excès de violence.
Suite à ce renvoi, l'homme s'attaque à sa fiancée et tente de se suicider, en vain. Après un séjour en hôpital psychiatrique, Joseph ressort de cet endroit encore plus enragé et décide de se venger sur toutes les personnes qui croiseront son chemin en Ardèche.
Non loin de là, le juge Rousseau, passionné par l'affaire, prend part à l'investigation et se met sur les traces de Bouvier. Bien décidé à le mettre sous les verrous, c'est le début d'une chasse à l'homme..
DETAILS
10 mars 1976 / 1h 50min / Drame
De Bertrand Tavernier
Avec Philippe Noiret, Michel Galabru, Jean-Claude Brialy
https://youtu.be/Y0F_2Jo8Rx8
CRITIQUES
Fin du XIXème, Joseph Bouvier est révoqué de l’armée à cause de ses excès de violence. Il décide de se venger sur toutes les personnes qui croiseront son chemin en Ardèche. Non loin de là, le juge Rousseau, passionné par l’affaire, prend part à l’investigation et se met sur les traces de Bouvier. Bien décidé à le mettre sous les verrous, c’est le début d’une chasse à l’homme.
Bertrand Tarvernier souhaitait à tout prix voir Michel Galabru endosser le rôle de Joseph Bouvier. L’acteur a été très surpris de se voir sollicité pour un personnage aussi sombre. Et lors du tournage, cette surprise s’est transformée en peur, celle de ne pas réussir à être crédible dans la peau de Bouvier, notamment face à Philippe Noiret. Michel Galabru a toujours souligné la bienveillance de son partenaire, qui lui permis de prendre réellement confiance en ses capacités d’incarner un rôle complexe et obscure.
VOUS AVEZ BON GOÛT !
Ce qui m'anime dans cette quête c'est la curiosité intellectuelle, le goût de la connaissance et l'envie de savoir. Si vous êtes comme moi, avec l'envie d'apprendre, aux rivages de la beauté musicale, picturale, poétique.