LE POULAIN
(une comédie visible sur Netflix)
SYNOPSIS
Arnaud Jaurès, 25 ans, novice en politique, intègre par un concours de circonstances l’équipe de campagne d’un candidat à l’élection présidentielle. Il devient l’assistant de Agnès Karadzic, directrice de la communication, une femme de pouvoir et d’expérience qui l’attire et le fascine.
Sans l’épargner, elle l’initie aux tactiques de campagne, et à ses côtés il observe les coups de théâtre et les rivalités au sein de l’équipe, abandonnant peu à peu sa naïveté pour gravir les échelons, jusqu’à un poste très stratégique.
BANDE ANNONCE
https://youtu.be/YHdJ-4hROrU
DÉTAILS
19 septembre 2018 en salle / 1h 37min / Comédie
De Mathieu Sapin
Par Mathieu Sapin, Noé Debré
Avec Alexandra Lamy, Finnegan Oldfield, Gilles Cohen
CRITIQUE
L’intérêt du Poulain réside dans le processus de distillation de la réalité, de ce qu’il révèle du regard de son auteur sur ce milieu qu’il a observé longtemps et de près. En suivant, le temps d’une campagne présidentielle, l’ascension d’un néophyte en politique de l’antichambre d’un troisième couteau jusqu’aux salons de l’Elysée, le réalisateur s’est débarrassé de ce qui l’encombrait – les thèmes de campagne (immigration, Europe…), les débats d’idées, les propositions politiques. Celles-ci sont déguisées de sigles absurdes qui ne prennent jamais de substance. L’intérêt de l’auteur est ailleurs, dans la mise en mouvement d’un vaudeville alimenté par l’appétit de pouvoir et les pulsions érotiques des personnages.
C’est un parti périlleux qui suppose une maîtrise de la mécanique comique dont Mathieu Sapin ne fait pas toujours montre. D’autant qu’il manque au Poulain les fondations réalistes qui ont permis à Quai d’Orsay (inspiré d’un ministre des affaires étrangères ayant réellement existé), de Bertrand Tavernier, ou à la série Baron noir (évoquant sans détour le Parti socialiste) d’emporter la conviction.
C’est à des « démocrates » de fiction qu’Arnaud Jaurès (homonymie ou parenté, l’ambiguïté est savamment entretenue) apporte son concours. Passant des mains moites d’un petit apparatchik libidineux (Philippe Katerine, qui perpétue la tradition des seconds rôles spectaculaires du cinéma français, de Jules Berry à Dominique Zardi) aux griffes manucurées d’Agnès Karadzic (Alexandra Lamy), la directrice de communication d’une candidate à la primaire, Arnaud (Finnegan Oldfield) se voit enseigner le b.a.-ba du mensonge institutionnel, de la communication à sens unique, pour passer très vite au niveau supérieur : trahisons et compromis.
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